Intermezzo, de Sally Rooney: vertiges de l’amour

Comment décider qui nous aimons, en être assurés et l’exprimer, c’est à quoi depuis ses débuts s’intéresse celle qu’on a surnommée la Jane Austen 2.0, Sally Rooney. Sans rompre avec sa quête et sa manière, l’approfondissant avec force, son quatrième roman, Intermezzo, n’est pas un intermède mais une pièce maîtresse. En quatre cent cinquante pages, denses de la complexité des caractères et des situations, il décortique jusqu’au vertige cinq personnages et trois histoires d’amour dans l’Irlande d’aujourd’hui.

Le lecteur découvre Peter et Ivan quelques semaines après la mort de leur père. À 32 ans, Peter paraît réussir en affaires et en amour. Avocat à Dublin, il est l’amant de Naomi, «l’image même de la beauté et de la jeunesse», et très proche de Sylvia, universitaire brillante. C’est le premier tableau.

Noyau de feu et de chagrin

Ivan, de dix ans son cadet, est un génie des échecs, incertain sur sa vie professionnelle, «intimidé par le sexe opposé». Alors qu’il joue en province une partie simultanée, le jeune prodige…

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