Jean-Pierre Robin: «Meilleurs consommateurs que travailleurs, les Français creusent les déficits du pays»
Un ministre de l’Économie et des Finances ne devrait pas dire ça. Apprenant la semaine dernière la progression de 0,2% du produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre selon l’Insee, Bruno Le Maire a fait ce commentaire narquois: «À tous ceux qui veulent faire croire que notre économie est à l’arrêt: les faits sont têtus. La croissance française progresse. C’est un nouveau signe qui traduit la solidité de notre économie.» Vraiment?
Non seulement une telle croissance est en soi maigrichonne (0,8% en rythme annuel), mais cette performance, assimilée un peu vite à de la «résilience», est liée au déficit public qui, tel un crédit, dope la demande. Ce déficit a atteint - personne ne peut l’ignorer - 5,5% du PIB en 2023 au grand dam de Bruno Le Maire lui-même! «Dieu se rit des hommes qui chérissent les effets dont ils déplorent les causes», devrait-on dire au ministre, en parodiant la formule attribuée à Bossuet.
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Même pâlichonne, la croissance de l’économie française se fait donc à crédit…