A69 : six opposants perchés face au tribunal avant une audience statuant sur l’arrêt ou la poursuite des travaux
Cette audience fera date dans l’histoire de la lutte contre l’A69. Mardi 18 février, le tribunal administratif de Toulouse doit statuer sur le fond de ce projet d’autoroute, contesté par de nombreux mouvements écologistes et organisations de gauche.
Six opposants campaient dès lundi 17 février dans des arbres en face du tribunal. « Stop A69. Courage », pouvait-on lire sur une banderole déployée par ces « écureuils » du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA). Les militants comptent rester « au moins » jusqu’au jour de l’audience, a déclaré à l’Agence France-Presse Thomas Brail, du GNSA, « pour leur donner du courage ».
« Marquer le coup » avant « une audience cruciale »
Dans un avis communiqué aux parties jeudi 13 février, la rapporteure publique, dont les conclusions doivent guider la juridiction dans l’examen de ces recours au fond, a maintenu la position qu’elle avait prise lors d’une première audience le 25 novembre, à savoir l’« annulation totale de l’arrêté (préfectoral) du 1er mars 2023 » autorisant le chantier.
Pour rappel, une première audience sur le fond du projet était fixée le 25 novembre 2024, avec un verdict attendu pour le 9 décembre. Finalement, le tribunal administratif de Toulouse annonce alors ne pas se prononcer sur la légalité ou non de l’arrêté autorisant les travaux, en raison d’un nouvel élément avancé par les défenseurs de l’A69. L’absence de décision sur le fond conduit à la continuation des travaux.
Le 16 décembre, les requérants (opposants au projet) déposent un référé suspension pour tenter d’interrompre les travaux. Ce dernier est rejeté le 21 janvier. Mardi 18 février, le tribunal doit ainsi statuer sur le fond du projet, en prenant en compte les nouveaux éléments.
« Le jugement est très attendu, mais plus qu’un symbole, c’est un signe. Cette lutte n’est pas partisane, elle vise à préserver un environnement sur la base d’un consensus scientifique. Des membres du GIEC l’ont rappelé », expliquait à l’Humanité Jean-Michel Hupé, chercheur en écologie politique au CNRS. « Tous ces projets obsolètes ne sont plus légitimes du point de vue du constat objectif des limites planétaires, du réchauffement climatique et de l’extinction de la biodiversité », complétait le scientifique.
Il s’agit de « marquer le coup » avant « une audience cruciale », a affirmé de son côté Thomas Digard, du collectif d’opposants la Voie est libre, présent lundi 17 février en bas des arbres qui longent le canal du Midi, près de la gare Matabiau, dans le centre de Toulouse.
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