Le 10 juillet 1620, Georges de La Tour est affranchi de taxes grâce à son mariage avec une noble

La Tour repose le pli qu’il vient de lire, redresse le front, cambre les reins, l’œil satisfait et le cœur fier. Il tient là, sur le papier froissé, un accomplissement autant qu’un gage, aux yeux du monde et pour l’avenir, de sa respectabilité, du rang auquel il prétend, de par son art et son talent. La missive est du duc Henri II de Lorraine, qui accorde à son « cher et bien aymé George de la Tour » un « decret d’affranchissement sa vie naturelle durante » de toutes taxes et servitudes, le privilège des familles nobles. Le duc répond là à la lettre que La Tour lui a écrite, quelque temps plus tôt, pour lui réclamer telle faveur, en arguant du fait qu’il a épousé « une fille de qualité noble a Lunéville », mais aussi que la peinture est un art « noble de soy », et que le duc ne saurait que…