Le ministre français de l'Economie espère un accord avec Washington sur les droits de douane "ce week-end"
La pression monte. Le ministre français de l'Economie, Eric Lombard, a dit, samedi 5 juillet, espérer un accord "ce week-end" pour éviter l'application de droits de douane punitifs par les Etats-Unis, qu'il a comparés à un "caïd", estimant qu'à défaut, l'Union européenne devra répondre avec "plus de vigueur". "Sur les tarifs, c'est possiblement en train de se jouer ce week-end puisqu'une délégation de la Commission [européenne] est à Washington", a argué le ministre lors des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône).
Au début du mois d'avril, le président américain Donald Trump avait provoqué une onde de choc en annonçant une hausse drastique des droits de douane à l'encontre du reste du monde : une surtaxe minimale de 10%, pouvant aller jusqu'à 50% pour les pays qui exportent plus vers les Etats-Unis qu'ils n'importent de produits américains. Il avait ensuite suspendu ces droits de douane, laissant la voie à des négociations commerciales avec chacun des partenaires.
"C'est le monde des prédateurs"
Le président américain a fixé au 9 juillet la date butoir pour la conclusion d'un accord entre Washington et ses partenaires, sous peine de voir les taxes douanières de leurs exportations vers les Etats-Unis augmenter. Donald Trump a dit vendredi avoir signé des lettres adressées aux partenaires commerciaux des Etats-Unis concernant l'application de droits de douane punitifs par Washington, parmi lesquelles "probablement douze" seront envoyées lundi. Ces droits de douane pourraient varier d'un pays à l'autre, de la Chine à l'Union européenne, d'une fourchette de 10% à 20% à une fourchette, bien plus élevée, de 60% à 70%, selon le locataire de la Maison blanche. Les pays en question commenceront, selon lui, à payer le 1er août.
Eric Lombard a par ailleurs estimé "indispensable" pour l'Union européenne d'ériger des barrières douanières pour protéger son industrie des Etats-Unis et de la Chine. "Imaginez le monde comme une cour de récréation où tout le monde joue à la marelle avec des surveillants et en respectant les règles. Et il y a trois caïds qui arrivent et qui ne respectent plus aucune règle, qui font tomber les tables de jeux, qui bousculent les enfants qui jouaient sagement. C'est le monde des prédateurs", a-t-il cinglé à propos des Etats-Unis, de la Russie et de la Chine.