Foot : entre maintien miraculeux en Ligue 1 et dégringolade à la bordelaise... Quels scénarios réservés à l'Olympique lyonnais, qui joue sa survie en appel

L'Olympique lyonnais joue son avenir. Deux semaines après l'annonce de sa rétrogradation administrative par la DNCG (Direction nationale du contrôle de gestion), le club rhodanien est auditionné par la commission supérieure d'appel de la FFF, mercredi 9 juillet, pour tenter de sauver sa place dans l'élite. Franceinfo: sport vous présente les possibles scénarios pour le futur du club septuple champion de France.

Le scénario du maintien en Ligue 1

Rétrogradé administrativement à titre conservatoire en novembre 2024, puis définitivement le 24 juin, l'OL doit apporter des garanties financières pour convaincre la DNCG. "Aujourd'hui, l'Olympique lyonnais, étant donné les comptes présentés, est un club qui n'a pas la capacité d'assumer ses obligations en termes en particulier de base salariale au regard de ses déficits, même s'il y a peut-être encore des choses qui peuvent exister sur la vente de joueurs. Le club n'est pas en mesure d'assurer à la DNCG qu'il peut faire la saison entière", décrypte Jean-Pascal Gayant, économiste spécialiste du sport, qui rappelle que la motivation de la DNCG est avant tout de garantir que le championnat aille à son terme en conservant l'équité sportive, donc sans perdre d'équipe en cours de route.

Le gendarme financier français a demandé au club, désormais sous la présidence de Michele Kang, propriétaire des OL Lyonnes, d'avancer "100 millions [d'euros] tout de suite et puis 100 millions sur un compte bloqué", poursuit-il. "Si demain, l'Olympique lyonnais est capable de démontrer que l'actionnaire met de sa poche à hauteur de 200 millions, on peut imaginer qu'effectivement, il y ait un feu vert et que le club puisse être à nouveau autorisé à jouer en Ligue 1", estime Jean-Pascal Gayant.

Le scénario de la rétrogradation en Ligue 2 confirmée

Si l'Olympique lyonnais n'arrive pas à apporter ces garanties, la rétrogradation au niveau inférieur sera confirmée. Et devrait profondément changer la gestion et les perspectives du club. "Là, c'est un autre modèle économique qu'il faut imaginer. Ce n'est pas du tout les mêmes projections que l'OL doit présenter devant a DNCG, puisqu'il va falloir se séparer d'un certain nombre de joueurs", explique Jean-Pascal Gayant. Dans ce cas, des clauses dans les contrats pour libérer les joueurs en cas de relégation pourraient permettre de dégager de la masse salariale.

"C'est quand même une très mauvaise nouvelle parce que le club, ayant fait le choix d'être propriétaire de son stade et comptant beaucoup sur les recettes engendrées par l'exploitation du stade, peut-être plus handicapé que d'autres par une relégation en Ligue 2."

Jean-Pascal Gayant, économiste spécialiste du sport

à franceinfo: sport

Avec un modèle économique basé sur la participation régulière en Ligue des champions, "avec les recettes de droits télé, les recettes de jour de match, hospitalité, dans leur stade", énumère le spécialiste, l'OL devra sans doute changer son fusil d'épaule en Ligue 2, et s'adapter au fonctionnement de la division  "En Ligue 2, c'est à la fois le purgatoire et le début de l'enfer. Parce que ça peut être très court finalement, une saison et on remonte et après il y a une dynamique, tout est envisageable. Mais ça peut aussi malheureusement s'enraciner, et en général ça se termine mal quand on s'enracine en Ligue 2 pour un club de ce niveau-là", prévient Jean-Pascal Gayant.

Le scénario catastrophe

Criblé de dettes et avec "des frais de fonctionnement très élevés", l'OL ne pourra pas forcément les "couvrir par les recettes en Ligue 2", estime l'économiste : "Soit on a l'actionnaire qui remet tous les ans 100 millions ou 200 millions, mais ça, je ne pense que ça ne dure très longtemps. Soit on a effectivement, à un moment, ce qui s'est passé à Bordeaux, la dette devient abyssale et les déficits sont abyssaux. Et on rétrograde administrativement encore plus bas. Donc oui, le risque est grand."

Et de rappeler que "le club bordelais avait fait des paris en étant sur un budget qui restait très élevé pour la Ligue 2. La mayonnaise sportive n'a pas pris, le club, finalement, est allé de pertes abyssales en pertes abyssales, n'a pas du tout réussi à remonter, et au contraire s'est plutôt enfoncé. C'est un scénario possible." Les Girondins de Bordeaux avaient été rétrogradés administrativement en National 2 en août 2024, deux ans après leur descente sportive en Ligue 2. Le 24 juin  le tribunal de commerce a homologué un plan de continuation d'activité présenté par l'actionnaire du club bordelais, qui était en redressement judiciaire.