Femme d'affaires, milliardaire, philanthrope... Quatre choses à savoir sur Michele Kang, la nouvelle patronne de l'Olympique lyonnais

Michele Kang, la femme de la situation ? La femme d'affaires américaine a succédé à John Textor, à la tête de l'Olympique lyonnais, lundi 30 juin, une semaine après l'annonce de la relégation du club rhodanien en Ligue 2 par la DNCG, le gendarme financier du football professionnel français, le 24 juin dernier. Elle a également été désignée présidente directrice générale d’Eagle Football Group (ex-OL Group), qui chapeaute toutes les activités du club, dont elle est membre du conseil d'administration depuis septembre 2023. 

Michele Kang a ainsi été nommée dans l'espoir d'éviter la relégation à Lyon et de permettre à l'OL de repartir sur des bases financières plus saines. Pour sortir le club de cette galère, elle a été présentée comme le "choix idéal", d'après les mots de John Textor. Alors, qui est la première femme propriétaire d'un club de Ligue 1 ? 

Une redoutable femme d’affaires

Née en 1959 en Corée du Sud, Michele Kang s'envole pour les Etats-Unis dans les années 1980 pour ses études. Elle y décroche une licence d'économie à Chicago (Illinois), puis un master en management à la prestigieuse Université Yale (Connecticut). Décidant de rester sur le territoire américain, elle devient notamment consultante pour un cabinet d'audit financier. En 2008, elle fonde Cognosante, une société spécialisée dans le conseil sur les questions de santé, qu'elle vend en 2024.

Un parcours professionnel qui lui a réussi, elle qui est partie de rien. Selon le magazine économique américain Forbes, sa fortune personnelle est estimée à 1,2 milliard de dollars en 2025. Elle est même classée à la 28e place des femmes autodidactes les plus riches d'Amérique.

Un attrait pour le sport féminin

Après avoir suivi la Coupe du monde 2019 en France remportée par les Etats-Unis, Michele Kang, encore novice dans le milieu du ballon rond, s'intéresse de plus en plus aux clubs féminins. Trois ans plus tard, elle achète la franchise du Spirit de Washington, qui évolue dans l'élite. Depuis, elle a augmenté son patrimoine avec l'acquisition en 2023 de la section féminine de l’Olympique lyonnais, renommée OL Lyonnes en mai dernier à l'occasion du 18e titre de championne de France de l'équipe.

Elle est également propriétaire du club anglais de Milwall, appelé aujourd'hui London City Lionesses, tout juste promu en première division anglaise. Elle détient aussi une participation dans Eagle Football Holdings de John Textor.

Une philanthrope au service du sport

En parallèle de ses activités, elle est également à la tête de la première organisation mondiale multi-équipes détenue par des femmes et dédiée au football féminin, Kynisca, qu'elle souhaite encore agrandir avec le rachat de clubs en Europe, en Asie ou en Amérique Latine. Cette organisation mondiale investit "dans la recherche en sciences du sport pour entraîner des femmes en tant que femmes", est-il écrit sur le site.

Philanthrope digne de la tradition américaine, elle a soutenu financièrement plusieurs secteurs du sport. En 2024, elle a accompagné la Fédération américaine de football à hauteur de 30 millions de dollars pour soutenir son développement, et a donné 4 millions de dollars à la sélection américaine de rugby à sept. La même année, elle a aussi investi 50 millions de dollars dans l’amélioration de la recherche médicale et de la santé des sportives de haut niveau. En 2022, elle a soutenu financièrement Just Women’s Sports, un média qui se présentait à l'époque comme le premier entièrement dédié à la couverture du sport féminin aux États-Unis. 

Discrète et proche des joueuses

Peu présente dans les médias, Michele Kang a une approche bien différente de son prédécesseur, connu pour son franc-parler dans la presse. Réputée perfectionniste et proche de ses joueuses, elle est aussi dépeinte comme une femme investie dans toutes ses tâches. "Physiquement, elle n'est pas toujours présente, en revanche on sent son soutien au quotidien, elle nous donne des moyens et nous laisse travailler. Elle a sans doute plus une spécificité business, donc elle s'entoure d'experts pour mener à bien ses projets", confiait Sonia Bompastor, ancienne entraîneure d'OL Lyonnes, à L'Equipe.

"Elle a toujours envie du plus haut niveau, affirmait de son côté Wendie Renard dans ce même article. Elle fait beaucoup de choses aussi pour les sportives que nous sommes, elle essaye de professionnaliser encore plus le football féminin, en faisant des études sur l'impact des menstruations sur la performance, par exemple. Sur le long terme, ce sera capital."