Narges Mohammadi, prix Nobel de la Paix, « menacée d’élimination physique » par le régime iranien
La répression iranienne demeure. La prix Nobel de la Paix 2023, Narges Mohammadi dit avoir été « directement et indirectement menacée d’élimination physique par des agents du régime » par les autorités, a alerté vendredi 11 juillet le comité Nobel qui s’est entretenu avec elle par téléphone. Incarcérée depuis novembre 2021 à la prison d’Evin près de Téhéran, la journaliste et militante est en liberté provisoire pour raisons médicales depuis décembre 2024.
Le président du comité Nobel, Jorgen Watne Frydnes, a eu un « appel téléphonique urgent » de Narges Mohammadi qui lui a fait part des menaces qui la visent, a annoncé le comité dans un communiqué. Ces menaces « montrent clairement que sa sécurité est en jeu, à moins qu’elle ne s’engage à mettre fin à tout engagement public en Iran » ainsi qu’à « toute apparition dans les médias », poursuit le comité Nobel.
« Menaces d’assassinat » et de « disparition forcée »
La militante a été récompensée en 2023 pour « son combat contre l’oppression des femmes en Iran et pour la promotion des droits de l’Homme et de la liberté pour tous ». Elle est une figure du mouvement de protestation Femme, Vie, Liberté déclenché il y a près de trois ans suite à la mort de Jina Mahsa Amini, jeune Iranienne de 22 ans, tuée par les coups de matraques de la police des mœurs, à Téhéran, capitale de la République islamique.
Le comité Nobel norvégien se dit « profondément préoccupé par les menaces qui pèsent sur Narges Mohammadi et, plus généralement, sur tous les citoyens iraniens qui ont une voix critique, et il appelle les autorités à protéger non seulement leur vie, mais aussi leur liberté d’expression », a déclaré son président.
L’avocate de la famille et de la fondation Narges Mohammadi, Chirinne Ardakani, explique dans un communiqué à l’Agence France Presse, avoir reçu des alertes similaires à celles dont le comité Nobel se fait l’écho.
« Ces menaces d’assassinat et de disparition forcée ont été formulées par divers canaux : directement auprès de Narges Mohammadi elle-même, mais aussi par l’intermédiaire de plusieurs de ses proches, à qui il a été demandé de lui transmettre ces menaces », a ajouté l’avocate.
Aujourd’hui âgée de 53 ans, la militante des droits humains et des droits des femmes a été maintes fois condamnée et emprisonnée depuis 25 ans pour son engagement contre le voile obligatoire pour les femmes et contre la peine de mort en Iran. L’été dernier, Narges Mohammadi avait déjà été la cible de violences par des gardiens de prison. Ces derniers l’avaient tellement frappée qu’elle avait perdu connaissance, avant d’être victime d’une crise cardiaque, avait révélé sa famille. Depuis son état de santé ne fait que se dégrader.
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