L'Inde et le Pakistan s'accusent mutuellement d'attaques de drones

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L'escalade continue. L'Inde et le Pakistan se sont mutuellement accusés jeudi 8 mai d'avoir mené des attaques de drones. Mercredi, les armées des deux pays ont échangé d'intenses tirs d'artillerie après des frappes indiennes au Pakistan visant, selon New Delhi, le groupe qu'il accuse d'avoir commis l'attentat du 22 avril dans sa partie du Cachemire. Ces bombardements ont fait au moins 48 morts dans les deux camps, quasiment tous civils.

Jeudi, après une nuit plus calme dans le Cachemire, Lahore, la grande ville pakistanaise frontalière de l'Inde, s'est réveillée au son d'explosions qui ont repris par intermittence. L'Inde a affirmé avoir "neutralisé" la défense aérienne qui y était déployée. New Delhi assure avoir agi en réponse à une attaque nocturne de "missiles et de drones pakistanais" qui visait des "cibles militaires" sur son sol.

L'armée pakistanaise a de son côté assuré dans la soirée avoir "abattu 28 des 29 drones de fabrication israélienne" envoyés par l'Inde sur au moins neuf villes, certaines abritant des QG militaires ou du renseignement, comme Rawalpindi, la ville-jumelle d'Islamabad.

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Le ministre pakistanais des Affaires étrangères Ishaq Dar a assuré que les drones "ont tenté d'attaquer des sites militaires", et ont "visé des civils", en tuant un et blessant quatre soldats. 

"Les forces armées indiennes ont visé des radars et des systèmes de défense aérienne en plusieurs endroits du Pakistan", a déclaré le ministère indien de la Défense, précisant que les installations de Lahore avaient été "neutralisées".

Jeudi dans la soirée, de fortes explosions, dont l'origine n'a pas été déterminée dans l'immédiat, ont secoué l'aéroport de la ville de Jammu, au Cachemire indien, a indiqué une source sécuritaire à l'AFP. Après quoi le Pakistan a nié avoir lancé des frappes, le principal porte-parole militaire qualifiant les frappes de drones indiennes de "défense fantôme".

"Nouvelle escalade" ?

L'armée pakistanaise a dénoncé un "nouvel acte d'agression" de l'Inde mené avec des drones d'attaque de fabrication israélienne "Harop", soit des drones kamikazes.

À Karachi, la capitale économique, l'indice boursier de référence a chuté après l'annonce des attaques au drone, entrainant une suspension des échanges. L'aviation civile pakistanaise a fermé l'aéroport de Karachi, qui doit rouvrir à minuit.

Au même moment, le ministre indien des Affaires étrangères Subrahmanyam Jaishankar assurait à son homologue iranien Abbas Araghchi, venu en médiateur, qu'il n'était "pas dans (l')intention (de l'Inde) de causer une nouvelle escalade". Toutefois, a-t-il ajouté, toute attaque du Pakistan suscitera "une réponse très ferme".

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Le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif s'est de son côté entretenu jeudi par téléphone avec le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio, "condamnant fermement les frappes de missiles et de drones menées par l'Inde", a indiqué son bureau. Marco Rubio a pour sa part indiqué que "les États-Unis suivaient la situation de près" et a appelé les deux voisins à "travailler ensemble pour désamorcer la situation".

Le vice-président américain a ensuite lui aussi appelé à la "désescalade", mais en ajoutant sur la chaîne Fox News "nous n'allons pas nous impliquer dans une guerre qui n'est fondamentalement pas notre affaire".

Avec AFP