Proposition de loi visant à "lever les contraintes" dans l'agriculture : "Les agriculteurs attendent beaucoup de ce texte", selon la ministre

"Le gouvernement dit qu'il soutient ce texte qui est issu d'une discussion qui a eu lieu au Sénat", a affirmé la ministre de l'Agriculture Annie Genevard, soutenant la proposition de loi Duplomb visant à "lever les contraintes à l'exercice" de leur métier et favorisant notamment l'accès à des pesticides.

"Ce texte est très important pour les agriculteurs, parce qu'il propose de lever des freins à la production d'alimentation", a-t-elle souligné, ajoutant que le monde agricole "attend beaucoup de ce texte". "Je rappelle que nos agriculteurs sont faits pour produire une alimentation. Et si on ne veut pas demain donner à nos enfants une assiette avec des produits exclusivement étrangers, il faut donner aux agriculteurs le signal qu'ils peuvent produire", a-t-elle souligné.

La proposition de loi qui a été adoptée en commission vendredi par les députés, prévoit notamment de faciliter le stockage de l'eau ou encore l'accès aux pesticides. "Ce n'est pas un retour des pesticides, ce n'est pas un retour des néonicotinoïdes", a défendu la ministre. "C'est la possibilité d'utiliser un néonicotinoïde, un assimilé néonicotinoïdes qui n'est pas comme les autres, le seul autorisé dans toute l'Union européenne", a-t-elle poursuivi, faisant référence à l'acétamipride. La commission a donné son feu vert à la possibilité de déroger durant trois ans à l'interdiction d'utiliser l'acétamipride, sous certaines conditions. Ce pesticide, nocif pour les pollinisateurs, est interdit en France depuis 2018 et autorisé ailleurs en Europe. Si les apiculteurs mettent en garde contre un "tueur d'abeilles", les filières de la betterave ou de la noisette, estiment n'avoir aucune autre solution pour lutter contre les ravageurs. 

"Je voudrais qu'on ramène un peu de raison dans le débat", a souligné la ministre, expliquant "avoir une position un peu plus rationnelle". "L'acétamipride, les Français l'utilisent dans tous les insecticides domestiques, dans les colliers des animaux domestiques […] et les agriculteurs ne pourraient pas l'utiliser dans des conditions très strictes ?", a questionné la ministre de l'Agriculture. "Quand ils voient leurs cultures ravagées par des insectes, qu'il y a un produit disponible partout en Europe, sauf chez eux, comment voulez-vous qu'ils n'en ressentent pas une profonde colère ?", a justifié Annie Genevard, alors que la FNSEA et les Jeunes agriculteurs prévoient de bloquer des routes dans le Nord lundi. Les deux organisations ont appelé à "de nouvelles actions" à partir du 26 mai, jour du début de l'examen à l'Assemblée nationale de la proposition de loi portée par le sénateur LR Laurent Duplomb visant à "lever les contraintes" pour les agriculteurs.