Des centaines de soldats marchent au pas, alignés comme les chars et les blindés. Il y a des uniformes et des engins de tous les conflits depuis la Seconde Guerre mondiale. Donald Trump a enfin eu le défilé militaire qu'il attendait depuis 2017, quand Emmanuel Macron l'avait invité à celui du 14 juillet sur les Champs-Elysées. Il s'est déroulé samedi 14 juin devant la Maison Blanche à Washington pour les 250 ans de l'armée américaine et… les 79 ans de Donald Trump.
Avant cette grande parade, la journée a démarré sous de tristes auspices aux États-Unis, où une élue du Minnesota et son mari ont été tués à leur domicile samedi au petit matin. Un "acte délibéré de violence politique", a dénoncé Tim Walz, gouverneur de cet Etat du nord. Le pays a également été le théâtre samedi de centaines de manifestations baptisées "No Kings", pour protester contre l'"autoritarisme" de Donald Trump et "la militarisation de notre démocratie". Des centaines de milliers d'opposants sont descendus dans les rues.
La foule à Washington était nettement moins dense qu'annoncé. Il y avait surtout des retraités de l'armée et leurs familles mais aussi beaucoup d'opposants au président républicain, partout dans le pays, et dans la capitale américaine très largement démocrate (95%). Jack, retraité de l'armée, n'est pas convaincu. "L'armée ne fête pas ses anniversaires comme ça, avec un défilé, explique-t-il. Elle organise des cérémonies mais pas de défilé militaire."
"Notre armée n'a pas à se mettre en valeur et à faire bonne figure. Elle est au service de notre pays, pas d'une seule personne. Ce sont les fascistes qui organisent des défilés pour eux-mêmes."
Jack, retraité de l'armée américaineà franceinfo
"Ça n'a aucun sens"
À côté, dans l'herbe, Patricia tient une photo de son fils en tenue camouflage, tué il y a six ans dans un accident de voiture. Elle regrette la date choisie par Donald Trump : "Il ne le fait pas pour l'armée. Il le fait seulement pour son anniversaire." Scott se présente comme électeur indépendant et lui aussi déplore un tel déploiement de moyens. "Je ne serais pas aussi contrarié si on avait fait ça le 4 juillet, le jour de notre fête nationale, pour célébrer notre indépendance et le fait qu'on respecte notre Constitution, indique Scott. Je pourrais l'accepter, comme vous le 14 juillet. Mais là, ça n'a aucun sens. C'est juste un truc égoïste et arrogant."
Une journée à 45 millions de dollars, d'après l'armée américaine. Beaucoup ne sont pas restés jusqu'au feu d'artifice.