"Il n'est pas le commandant en chef" : aux États-Unis, le défilé militaire voulu par Donald Trump est loin de faire l'unanimité
Il en rêve depuis qu'il a assisté au 14 juillet sur les Champs-Elysées en 2017 : Donald Trump aura son défilé militaire, samedi 14 juin à Washington, avec 7 000 soldats, des dizaines de chars et véhicules de combat avant un discours présidentiel et un feu d'artifice devant la Maison Blanche.
La date du 14 juin, jour anniversaire de la création de l’armée américaine et du président lui-même, a été préférée au 4 juillet, jour de l'indépendance des États-Unis. Ce qui fait dire à nombre d'Américains que Trump s'offre tout simplement un défilé pour ses 79 ans... Comme ce couple qui habite la région de Philadelphie, en Pennsylvanie. Gerrianne Burke ne voit là que l'ego démesuré du président républicain : "Ici en Amérique, on n'a jamais eu un défilé comme ça, ce n'est pas nécessaire. C'est pour l'anniversaire de cet homme qui est un 'connard sexiste' et je crois que plus de la moitié des citoyens ne supporte pas cette idée."
"Ici en Amérique, on n'a pas des rois"
Gerrianne rappelle qu'il n'y a pas eu de défilé quand l'armée a fêté ses 200 ans en 1975 et qu'il n'y en a pas non plus le 4 juillet, jour de l'indépendance. Pour elle, Donald Trump a clairement choisi la date de son anniversaire. "Il veut montrer, démontrer son pouvoir et il veut que tout le monde le vénère comme la personne la plus importante du monde. Et ce n'est pas vrai. Ici en Amérique, on n'a pas des rois."
" Ce n'est pas ce que l'Amérique est, beaucoup d'Américains ont de la peine dans le cœur."
Gerrianne Burkeà franceinfo
Son mari, Michael Clime, était sergent au Vietnam en 1970. Il avait 22 ans. Il sait ce que Donald Trump pense des vétérans. "L'actuel président Trump a dit un jour que les anciens combattants étaient des imbéciles et des perdants, rappelle Michael. Beaucoup de mes oncles ont combattu pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils étaient en France et ils sont rentrés chez eux et ils nous ont laissé le pays où on vit depuis. Et maintenant, ce président tente de bouleverser le monde. Il n'est pas le commandant en chef. C'est une honte. "
Le dernier défilé militaire à Washington remonte à 1991, après la première guerre du Golfe. Celui de samedi pourrait coûter 45 millions de dollars.