Toulouse-UBB : chaudes retrouvailles après l’humiliation

Vendredi 28 juin 2024, date de la démonstration de force. En finale du Top 14, le Stade Toulousain humilie ce jour-là l’Union Bordeaux-Bègles (59-3), qui disputait sa première finale de l’ère moderne, et remporte le 23e titre de champion de France de son histoire. Domination totale. Trois mois plus tard, les deux équipes se retrouvent dimanche (21 h 05) à l’occasion de la 4e journée du championnat. Des retrouvailles attendues, même si, de part et d’autre, on essaie d’en relativiser la portée.

«On n’a pas identifié ce match comme étant différent des autres, assure Ugo Mola, le manager des Rouge et Noir. Quoi qu’il arrive, ce sera toujours intéressant à analyser, mais on a tellement de choses à mettre en place, on est loin d’être encore à un niveau suffisamment abouti pour espérer parler de notre rugby.» Fausse modestie ? Toulouse, seule équipe invaincue cette saison, n’a pas raté sa rentrée des classes, glanant le week-end dernier à Montpellier (11-20) un troisième succès en autant de sorties. Sans forcer son talent. Mais pas question de parler de remake de la dernière finale, si l’on en croit Clément Poitrenaud, l’entraîneur des arrières toulousains : «Sincèrement, on ne l’a plus vraiment en tête. On est passé à autre chose.»

«On est capables de rivaliser»

Pour l’Union Bordeaux-Bègles, en revanche, ces retrouvailles réveilleront de vieux démons. Il a pourtant vite fallu évacuer ce traumatisme et se projeter vers l’avenir. «La saison dernière, c’est du passé, on en a tiré des enseignements, des points à améliorer», insiste le centre international Nicolas Depoortère. L’UBB a rattaqué pied au plancher, équipe la plus offensive du Top 14 avec 124 points inscrits devant… Toulouse, (98 points) et deux cartons - tous deux à Chaban-Delmas - face au Stade Français Paris (46-26) et au Racing 92 (52-34). 

Les Galactiques, c'est surtout ceux qui gagnent les matchs qui comptent

Clément Poitrenaud

Interrogé sur la ligne de trois-quarts de l’UBB qualifiée de Galactiques, Clément Poitrenaud a lâché, en conférence de presse, une petite pique pour faire monter l’ambiance : «On est invaincus depuis un certain temps chez nous, on reçoit les Bordelais. Tout le monde en fait des caisses dans les médias depuis trois semaines sur ce match. Entre les Galactiques, la revanche, le truc, le machin... Forcément, ça rend le match particulier.» Et de cingler : «Pour moi, les Galactiques, c'est surtout ceux qui gagnent les matchs qui comptent. Après, vous en faites ce que vous voulez.»

Pour les Girondins, ce choc de la 4e journée devrait permettre - espèrent-ils - de passer à autre chose, de repartir sur les mêmes bases offensives que l’an dernier. «En tant que groupe et avec un peu d'ego, nous avons juste envie de montrer que cette finale, ce n'était pas nous. Peu importe le résultat de dimanche prochain, nous voulons juste montrer une image positive et notre vraie valeur. Nous y allons pour se battre pendant 80 minutes», a martelé l’ouvreur Matthieu Jalibert. 

Clément Poitrenaud, qui avait subi comme joueur une terrible déroute en finale face à Biarritz (40-13) en 2006, reste méfiant : «Moi, j'avais pris 40 points en finale, je ne me suis pas réfugié derrière la thèse de l'accident. On a été pris de partout et à ce jour-là, les Biarrots étaient meilleurs. Et puis c'est tout. Eux, c'est sûr qu'ils vont vouloir montrer l'étendue de leur talent. Ils le font depuis le début de la saison. Donc, ce sera à nous de faire face.»