L’ancien premier ministre pakistanais Imran Khan a candidaté pour devenir chancelier de l’Université d’Oxford
Depuis sa cellule de prison, l’ancien premier ministre pakistanais Imran Khan a officiellement déposé sa candidature pour le poste de chancelier de l’université d’Oxford en Grande-Bretagne, a annoncé le 18 août l’un de ses proches collaborateurs.
«Conformément aux instructions d'Imran Khan, son formulaire de candidature à l'élection du chancelier de l'université d'Oxford 2024 a été soumis. Nous espérons que tout le monde soutiendra cette campagne historique», a ainsi déclaré Sayed Zulfiqar Bukhari sur X (ex-Twitter), ex-assistant de l’ancien président pour les Pakistanais d’outre-mer et le développement des ressources humaines. Imran Khan brigue la succession de l’ancien ministre conservateur britannique Chris Patten, qui avait annoncé en février 2024 souhaiter se retirer à la fin de l’année universitaire.
Education britannique et champion de cricket
Irma Khan, aujourd’hui âgé de 71 ans, a été premier ministre du Pakistan de 2018 à 2022. Chef du parti Pakistan Tehreek-e-Insaf (Mouvement pour la justice) qu'il a fondé en 1996, il a ensuite été évincé de son chef du gouvernement par un vote de défiance soutenu par l’armée au Parlement pakistanais. L’ex-dirigeant a ensuite défié de front l'armée, qui a dirigé le pays pendant des décennies. Il l'a accusée d'avoir orchestré sa chute et lui a attribué ses ennuis judiciaires, destinés selon lui à l'empêcher de revenir au pouvoir. La première arrestation de Imran Khan en mai 2023 avait provoqué des manifestations nationales de partisans exprimant leur colère contre l'armée. En réponse, cette dernière avait orchestré une vaste campagne de répression de son parti et de ses partisans.
Imran Khan, qui reste l’homme politique le plus populaire de son pays, a été impliqué dans plus de 200 affaires judiciaires depuis qu’il a quitté le pouvoir, comprenant notamment des poursuites et des procès pour corruption, sédition et incitation à de violentes manifestations contre l’armée. Il est emprisonné depuis août dernier dans la prison d'Adiala, au sud de la capitale Islamabad, après une condamnation pour «mariage illégal», et empêché de se présenter aux élections. Début juin, Imran Khan, 71 ans, a aussi été acquitté d'une accusation de trahison, pour laquelle il avait été condamné à 10 ans de prison en première instance.
Outre sa participation à la vie politique pakistanaise, Khan a été pendant huit ans chancelier de l'Université de Bradford et a étudié la politique, la philosophie et l'économie au Keble College d'Oxford dans les années 1970, tout en remportant les honneurs de l'équipe de cricket de l'université. Il a été capitaine de l'équipe masculine de cricket du Pakistan lors de la victoire de cette dernière à la Coupe du monde en 1992, précise notamment le quotidien britannique The Guardian.
Une fonction essentiellement honorifique
Les candidatures pour la direction de la chancellerie universitaire ont été clôturées le 18 août. Oxford a indiqué qu’aucune confirmation de l’identité des candidats ne serait communiquée avant la publication définitive de la liste des postulants début octobre. Parmi les noms qui circulent pour la succession de Chris Patten figurent notamment Elish Angiolini, ancien Lord Attorney d’Écosse et directeur du St Hugh College, et Margaret Casely-Hayford, ancienne présidente du Shakespeare's Globe, qui deviendraient chacune la première femme chancelière de l'histoire d'Oxford, avance encore The Guardian. Le vote pour l’élection du chancelier se déroulera ensuite en ligne à partir du 28 octobre prochain. Seuls les diplômés et les membres de la congrégation de l’université (comprenant le personnel universitaire) seront habilités à voter.
Les fonctions du chancelier, élu à vie, sont essentiellement honorifiques. Il participe notamment à la collecte de fonds, au plaidoyer et à la surveillance de l’université, et dirige le comité de nomination du vice-chancelier. C’est ce dernier, actuellement la politologue irlandaise Louise Richardson, qui régit de facto la vie quotidienne de l’université.