États-Unis : Des fonctionnaires masqués et armés arrêtent des demandeurs d’asile après des audiences « pièges » à New York

Après l’ouverture d’un nouveau centre de rétention comme « l’Alcatraz des alligators » construit au milieu des marécages, ou bien encore la violente répression des citoyens opposés à la multiplication des expulsions, une nouvelle étape est franchie dans la politique xénophobe aux États-Unis.

En effet, des agents de la Sécurité intérieure ont adopté la tactique, au cours des derniers mois, consistant à attendre, le visage souvent recouvert d’un masque, devant les salles d’audience des tribunaux d’immigration et à arrêter les exilés dès leur sortie, relate l’Agence France-Presse.

Et cette pratique a été constatée, mercredi 16 et jeudi 17 juillet, par un photographe de l’AFP. Ce dernier a vu, dans un tribunal de New York, des agents armés, munis de boucliers, et employés par différentes agences fédérales dont la police des frontières et de l’immigration (ICE), rôder devant les salles d’audience. Ils avaient en leur possession des documents sur les exilés ciblés. Au final, des agents ont arrêté près d’une douzaine de personnes originaires de différents pays en quelques heures seulement au 12e étage d’un bâtiment fédéral dans le sud de Manhattan, relate le photographe.

Des audiences qualifiées de « pièges »

« Cela semble être des audiences judiciaires, mais ce sont en fait des pièges pour inciter (les exilés) à se rendre sur les lieux » a déclaré Brad Lander, sur place mercredi. Ce contrôleur financier de la ville et figure de la branche locale du parti démocrate a également fait état de plusieurs arrestations dont celle d’un Paraguayen dont la demande d’asile était, selon lui, en cours d’examen. « Le juge lui a soigneusement expliqué comment présenter son dossier, afin de fournir des informations complémentaires sur ses interactions avec la police paraguayenne et de justifier son droit à l’asile au titre de la Convention internationale contre la torture », a-t-il expliqué.

Après son audience, des agents « sans mandats ou badges permettant de les identifier l’ont attrapé », a-t-il affirmé, ajoutant que des agents avaient plaqué au sol la sœur de ce demandeur d’asile, qui l’accompagnait à l’audience, et dénonçant une « érosion » de l’état de droit aux États-Unis. Les exilés arrêtés dans ces opérations sont le plus souvent écroués dans des centres de rétention de l’ICE en attendant leur possible expulsion des États-Unis.

Au mois de mai, Hannah Dugan, magistrate de 65 ans à Milwaukee (Wisconsin), a été inculpée pour « obstruction ou entrave à une procédure d’un service ou d’une agence des États-Unis » et « dissimulation d’individu pour empêcher sa découverte et son arrestation ». La juge est accusée d’avoir aidé un ressortissant mexicain à échapper à son arrestation par l’Immigration and customs enforcement (ICE). Son procès pour obstruction n’a pas encore été programmé, selon le New York Times. Un exemple parlant de la répression qu’exercent les autorités états-uniennes sur la justice.

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