Arnaud Robinet (Horizons) s’oppose à la ministre Catherine Vautrin : «On demande 600 millions d'économies à l’hôpital, ce n'est pas possible»
Ambiance en Macronie. Face au déficit de la France, Bruno Le Maire multiplie depuis le mois dernier les annonces d'économies. En plus des 10 milliards de coupes budgétaires annoncées mi-février, le patron de Bercy a fait part dans un entretien au Monde de sa volonté de raboter sur les dépenses sociales. Une déclaration qui avait eu le don d’irriter sérieusement Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités. Ce vendredi, c’est au tour d’un autre membre de la majorité de s’opposer à Bercy et de facto, à Catherine Vautrin.
Au micro de RTL, c’est en direct du CHU de Reims (Marne) qu’Arnaud Robinet, maire de la ville et président de la Fédération hospitalière de France a alerté sur les demandes du gouvernement : «Le message que je veux faire passer au gouvernement et notamment à la ministre de la Santé, c'est de dire : attention l'hôpital public a déjà fait d'énormément d'efforts», avant de s’opposer aux 600 millions d’euros de coupes budgétaires : «2024, le gouvernement demande à l’hôpital public 600 millions d'euros d'économie, nous faisons face à l’inflation, ce n'est pas possible, in fine c'est le patient qui va en subir les conséquences».
Poursuivant sur sa lancée, celui qui est aussi maire (Horizons) de la cité des sacres a exprimé son désaccord «pour une fois» avec Catherine Vautrin. Invitée du Grand Jury RTL, Le Figaro, Paris Première, la ministre avait déclaré : «La santé n'est pas gratuite». Le philippiste a demandé au contraire, «une revalorisation de l'accompagnement de l'État envers le système de santé public, mais pas uniquement financier», avant de plaider pour «une meilleure organisation, une meilleure réorientation et une loi de programmation pour avoir une vision, une visibilité sur le moyen et le long terme».
Des critiques publiques loin d’être anodines tant les deux élus sont proches politiquement. Tous deux issus des rangs des Républicains (LR) et originaires de Reims, c’est en binôme qu’ils font basculer la ville à droite en 2014. Avant la nomination de Catherine Vautrin au gouvernement, ils se sont partagés sept ans durant, la mairie et la métropole. Pour complexifier encore davantage cet imbroglio, le ministre délégué à la Santé n’est autre que Frédéric Valletoux, prédécesseur d’Arnaud Robinet à la tête de la Fédération hospitalière de France et lui aussi, membre du parti d’Édouard Philippe.