Tour de France 2025 : les chances françaises, le duel Pogacar - Vingegaard, le passage par Montmartre... Ce qu'il faut savoir de la 112e édition de la Grande Boucle
Le Grand Départ de retour dans l'Hexagone. Après trois éditions débutées à l'étranger (Copenhague, Bilbao et Florence), Lille lance le Tour de France 2025, dimanche 5 juillet. Le Tour s'achèvera sur les Champs-Elysées, le 27 juillet. Vainqueur en titre, Tadej Pogacar (UAE), tentera d'être sacré pour la quatrième fois, mais devra se méfier de ses concurrents, dont Jonas Vingegaard (Visma-Lease a bike) et Remco Evenepoel (Soudal Quick-Step).
Entre le parcours, les favoris et les Français en lice, franceinfo: sport résume pour vous tout ce qu'il faut savoir de cette 112e édition de la Grande Boucle.
Pogacar-Vingegaard, un remake du duel de ces quatre dernières années
D’un côté le Slovène, triple vainqueur du Tour de France (2020, 2021, 2024). De l’autre, le Danois double vainqueur de la Grande Boucle (2022, 2023). Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard seront évidemment les favoris de cette 112e édition du Tour de France, mais ils ont connu un début de saison très différent.
La dynamique est clairement favorable à "Pogi", à l'image du Critérium du Dauphiné il y a trois semaines, remporté avec autorité devant son rival. Le champion du monde a rempli tous ses objectifs d'un début de saison tourné vers les classiques (le Tour des Flandres, le Liège-Bastogne-Liège, la Flèche Wallonne...), à l'exception de Milan-San Remo (3e) et de Paris-Roubaix (2e). En face, Vingegaard a quitté Paris-Nice en raison d'une commotion cérébrale et n'a que très peu couru en compétition depuis mi-mars (huit jours de course). Il a favorisé les stages en altitude et a probablement fixé un pic de forme pour la deuxième moitié du Tour de France. Suffisant pour reconquérir son trône ?
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Si l'on en croit les résultats du Dauphiné, les deux grimpeurs sont sur une autre planète que le reste de la concurrence. Troisième dans la hiérarchie, Remco Evenepoel a perdu plus de quatre minutes en huit jours de course sur Tadej Pogacar. Sur trois semaines, l'addition a des chances d'être encore plus corsée d'autant que les équipes UAE et Visma-Lease a Bike ont la capacité de tyranniser la course.
Un Tour de France en deux parties
La haute montagne ce n'est pas pour tout de suite. Le tracé du Tour 2025 est en forme de gradation. La première semaine alternera étapes de plat et celles réservées aux puncheurs. S'il y aura un échauffement en terrain montagneux sur les pentes du Mont-Dore lors de la 10e étape, les six étapes les plus importantes se disputeront entre la 12e et la 19e journée de course.
Les joutes débuteront dans les Pyrénées entre Pau et Hautacam, là où Jonas Vingegaard avait fait plier Tadej Pogacar en 2022. Le lendemain, un contre-la-montre en côte dans la terrible montée de Peyragudes (8,1 km à 7%) va créer des écarts entre les favoris du classement général. Pour le troisième jour d'affilée, le peloton enchaînera ensuite une étape difficile en direction de Superbagnères comprenant un passage au sommet du Tourmalet.
Après deux jours de récupération (une étape de plat et un jour de repos), les coureurs retrouveront un autre mythe du Tour de France, le Mont Ventoux (15,7 km à 8,8%) pour la 16e étape. Une étape de transition permettra de rallier les Alpes où deux journées difficiles les attendent. La 18e, jeudi 24 juillet, sera l'étape-reine de cette édition. Le peloton avalera en effet trois cols hors catégorie : le Glandon, la Madeleine puis le terrible col de la Loze qui avait fait souffrir Tadej Pogacar en 2023. S'il leur reste encore de la force, les favoris auront encore une occasion de se battre, le lendemain, entre Albertville et La Plagne (cinq ascensions répertoriées en 131 km).
Une dernière étape à suspense qui passera par la butte Montmartre
Comme un air de Jeux olympiques de Paris. Le Tour de France a accepté d'opérer une petite révolution. Un an après avoir décalé l'arrivée à Nice, l'habituelle parade sur les Champs-Elysées a été modifiée puisque les coureurs engagés devront monter à trois reprises la butte Montmartre. Ce circuit exigeant devrait épuiser les sprinteurs et transformer la lente procession vers Paris en une étape mémorable.
"Un an après le succès et les frissons de la foule sur la course olympique de Paris 2024, le peloton fera son retour dans la capitale sur un parcours passant par la butte Montmartre", s’était ravi ASO dans un communiqué. Les 3 et 4 août 2024, les deux courses en ligne des JO avaient rencontré un grand succès populaire dans les rues étroites de Montmartre. Les deux Français Valentin Madouas et Christophe Laporte avaient brillé, remportant respectivement l'argent et le bronze.
Une myriade de coureurs français vont chasser les étapes
Peu de coureurs français viseront le classement général cette année. Romain Bardet (sur le podium en 2016 et 2022) vient de prendre sa retraite et David Gaudu (4e en 2022) a renoncé à prendre le départ faute de sensations. Le seul Tricolore à avoir déjà atteint le Top 5 sur le Tour dans la liste de départ est Julian Alaphilippe (5e en 2019), qui visera surtout une victoire d'étape. Guillaume Martin (Groupama-FDJ) et Kévin Vauquelin (Arkéa-B&B Hotels) pourraient ambitionner un Top 10. Le dernier nommé sort d'un Tour de Suisse impressionnant, bouclé à la 2e place.
Parmi les grimpeurs, Lenny Martinez (Bahrain-Victorious) apparaît comme l'une des meilleures chances de victoire en montagne. Celui qui fêtera ses 22 ans le 11 juillet a décroché un succès sur trois épreuves de premier plan cette saison : Paris-Nice, le Tour de Romandie et le Critérium du Dauphiné. Il n'a pas été désigné leader de son équipe et sera donc déchargé de la responsabilité de réaliser un bon classement général. "Sur le Tour, j'y vais pour les étapes, pas pour le général", a-t-il assumé à la fin du Dauphiné.
La première semaine laissera la part belle aux puncheurs. Sur ce terrain, Julian Alaphilippe, Romain Grégoire (Groupama-FDJ) ou encore la révélation Louis-Barré (Intermarché-Wanty) ont une chance de briller. En ce qui concerne les sprints massifs, Arnaud Démare (Arkéa-B&B Hotels), Paul Penhoët (Groupama-FDJ) et Emilien Jeannière (TotalEnergies) formeront les meilleures chances tricolores.
23 équipes et 184 coureurs au départ
Pour la première fois, 23 équipes peupleront le peloton. À la demande des organisateurs des grands Tours, une invitation supplémentaire a été attribuée aux équipes ProTeam (le deuxième échelon mondial), qui seront cinq à être au départ de la Grande Boucle. Lotto et Israel-Premier Tech étaient qualifiés automatiquement en tant que deux meilleures équipes du niveau ProTeam. Derrière, le Tour a invité TotalEnergies, Uno-X Mobility et Tudor, l'équipe suisse de Julian Alaphilippe, novice sur l'épreuve.
23 équipes, soit 184 coureurs prendront donc le départ de la Grande Boucle. Un ajout qui permettra de "densifier et de défendre le deuxième niveau mondial, qui a de beaux projets. C’était capital pour nous, avait déclaré Christian Prudhomme, le directeur du Tour, à L'Équipe. Il faut que la pyramide du cyclisme continue à exister, il faut défendre les projets d’où qu’ils viennent et permettre à tout le monde d’accéder au plus haut niveau."