Critérium du Dauphiné 2025 : Pogacar déjà bien plus en jambes que Vingegaard et Evenepoel, Paul Seixas impressionne… Les principaux enseignements à trois semaines du Tour de France

La répétition générale est terminée. En présence des principaux favoris du Tour de France, le Critérium du Dauphiné 2025 s'est achevé, dimanche 15 juin, sur une victoire de Tadej Pogacar (UAE Team Emirates), qui s'est offert une démonstration de force durant la semaine. De quoi le mettre en confiance à trois semaines de la Grande Boucle (du 5 au 27 juillet), même si ses concurrents Jonas Vingegaard (Visma-Lease a Bike) et Remco Evenepoel (Soudal-Quick Step) ne s'avouent pas vaincus.

3 étapes, le maillot jaune : Tadej Pogacar marque son territoire

Heureusement que Tadej Pogacar ne voulait "pas (se) mettre trop de pression pour gagner", car son objectif principal restait le Tour de France. Car, sans pression, le champion du monde a le classement général en faisant main basse sur trois des huit étapes : la première au sprint devant des coureurs plus armés pour cela comme Mathieu van der Poel ou Remco Evenepoel, puis deux étapes de montagne dans lesquelles il a lâché sans trop de difficultés son principal adversaire : Jonas Vingegaard. Le Danois termine finalement 59 secondes derrière le Slovène, malgré une équipe de la Visma-Lease a bike mieux armée.

Souvent esseulé, car ses coéquipiers n’étaient pas assez forts pour suivre le rythme, le Slovène a fait le travail seul. Qu’en sera-t-il alors sur le Tour de France, où deux grimpeurs de renom comme Joao Almeida et Adam Yates l’épauleront ? À l’arrivée de la septième étape, samedi, Tadej Pogacar jouait le modeste et ne voulait pas enterrer le suspense pour le Tour de France. "Je ne pense pas que le Tour sera ennuyant, rien n’est facile et le Dauphiné n’apporte pas toutes les réponses", affirmait-il. "Mais c’est forcément bon pour la motivation et le moral", ajoutait-il dimanche. Au programme désormais : un peu de repos, et un stage à Isola 2000 pour travailler le contre-la-montre, où il a perdu du temps lors de la quatrième étape.

Jonas Vingegaard positive, Remco Evenepoel encore en retrait

Pour un coureur qui n’avait plus accroché de dossard depuis son abandon sur Paris-Nice en mars, Jonas Vingegard ne s’en est pas si mal sorti. Certes, il n’a pas réussi à suivre les accélérations de Tadej Pogacar, mais il a limité la casse et a montré qu’il était toujours aussi fort sur le contre-la-montre, avec 21 secondes de retard sur le champion du monde et olympique de l'exercice, Remco Evenepoel, mais 28 secondes d’avance sur Tadej Pogacar. "Tadej semble vraiment très fort, mais on se concentre sur nous pour être les meilleurs sur le Tour, peu importe ce qu’il s’est passé ici. Je dois travailler sur pas mal de choses, sur l’accélération dans les plus longues ascensions notamment", analysait-il à l’arrivée dimanche, après avoir déclaré la veille qu’il avait fait "plutôt un bon travail".

Pour Remco Evenepoel, le bilan est plus terne. Le Belge termine quatrième, à quatre minutes et 21 secondes de Tadej Pogacar, et est devancé par Florian Lipowitz (Red Bull-Bora Hansgrohe). Surtout, Remco Evenepoel n’a jamais vraiment été en mesure de suivre les attaques de Tadej Pogacar ou Jonas Vingegaard et se demandait dimanche matin si ses allergies ou sa chute à l’entraînement cet hiver pouvaient en être la cause.

"Parfois, cela vous décourage quand vous les voyez attaquer à fond, alors que vous être déjà à la limite, constatait-il à l’arrivée à Val-Cenis. Je dois travailler les montées, je suis encore loin des deux grands dans ce domaine. Je dois vraiment m’habituer à passer d’un rythme élevé à 4-5 minutes à fond, ce n’est pas vraiment dans ma nature."

Paul Seixas confirme (déjà) son potentiel 

À 18 ans, le jeune Français de Decathlon-AG2R La Mondiale est tout simplement devenu le plus jeune coureur de l’histoire à se positionner dans le top 10 du Dauphiné, avec une huitième place au classement général. Il était même sixième au départ dimanche matin, mais une chute lui a fait perdre du temps dans la dernière étape. Et il ne s’agissait là que de sa deuxième course au niveau World Tour, après l’UAE Tour... Les ovations qu’il recevait chaque matin au départ lors de la signature et les sollicitations médiatiques après les étapes ne trompent pas, même si le Lyonnais ne s’enflamme pas.

"Je ressors avec beaucoup de confiance, parce que j’arrive avec les mecs que je vois à la télé et qui marchent fort. J’arrive à les accrocher, à en faire partie, donc c’est une fierté", déclarait-il, samedi. Pour autant, le Lyonnais ne veut pas s’enflammer et continue d’apprendre. "Une troisième journée difficile de suite, ça commençait à faire beaucoup trop", reconnaissait-il dimanche soir après trois étapes alpestres. Il avait assuré la veille qu’il ne serait "pas sensé de faire le Tour de France maintenant". En revanche la Vuelta pourrait être un bon apprentissage.

Lenny Martinez plus à l’aise pour les étapes que pour le classement général 

Le grimpeur français de l’équipe Bahrain-Victorious manque toujours de constance pour viser mieux au classement général (28e), mais répond présent pour des victoires d’étape. Comme sur Paris-Nice en mars, le jeune coureur de 21 ans a levé les bras sur le Dauphiné, dimanche, alors qu’il avait terminé à plus de 35 minutes du vainqueur la veille. "La semaine n’a pas été simple. J’étais démotivé ce matin parce que j’avais de mauvaises jambes et ça m’énervait un peu", expliquait-il dimanche à l’arrivée.

Heureusement pour lui, les sensations ont été bien meilleures sur la dernière étape. "J’étais super heureux à l’arrivée parce que je suis vraiment passé par des moments pas bien, j’étais très nul sur ce Dauphiné. Sur le Tour, je vais y aller pour les étapes, pas pour le général, donc on va essayer de faire des coups d’éclat comme aujourd’hui", a-t-il ajouté.