Face à Donald Trump, l'Union européenne dévoile sa "boussole de compétitivité"

L’Union européenne abat enfin ses cartes mercredi 29 janvier en dévoilant sa "boussole de compétitivité", présentée par le commissaire français Stéphane Séjourné, qui veut en faire le programme de réarmement économique que l'UE se donne pour les cinq prochaines années. Un programme fortement inspiré du rapport Draghi, qui pointait à l’automne dernier le décrochage économique de l’Europe face aux États-Unis. Et le sujet devient encore plus brûlant et lourd de menaces depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche.

Souvent accusée de dérive bureaucratique, l’Union européenne compte d’abord réduire drastiquement le nombre des procédures administratives applicables aux entreprises. Cela passera par des textes législatifs, qui préciseront plus tard quelles règles seront concernées. Ce qui compte, estime-t-on à la Commission, c’est d’envoyer un message pro-business en direction des investisseurs aujourd’hui tentés par les États-Unis de Donald Trump.

"On est en retard au niveau de l'innovation"

Tout comme la mobilisation de l’épargne pour financer l’activité économique, la réduction des dépendances en matières premières, ou encore l’accélération de la transition énergétique, l’ensemble des pistes dévoilées mercredi figuraient déjà dans le rapport Draghi présenté à l’automne dernier. Maintenant, estime cet eurodéputé belge, centriste et libéral, Yvan Verougstraete : il faut passer à l’action. "On est en retard au niveau de l'innovation, et là où on avait peut-être un peu de l'arrogance au niveau de l'industrie européenne, on s'est fait dépasser par l'industrie chinoise et l'industrie américaine, déplore-t-il. Ce dont on a besoin, c'est arrêter de parler au niveau européen, mais agir pour garantir notre autonomie industrielle."

Quatre secteurs seront aujourd’hui présentés comme prioritaires par la Commission européenne : l’automobile, la sidérurgie, la chimie et l’énergie.