Sebastian Stan déplore le silence de ses comparses d’Hollywood depuis l’élection de Donald Trump
Sebastian Stan, seul contre tous ? Comme son personnage de Bucky Barnes dans Captain America , l’acteur joue les rebelles et s’attaque à la fois à Donald Trump et à Hollywood. Il a expliqué lors d’une projection de The Apprentice à Los Angeles, le 20 novembre, avoir décliné l’invitation à l’émission de télévision du magazine Variety, Actors on Actors, en raison du trouble qui secoue le secteur du cinéma depuis l’élection de Donald Trump. L’émission met en scène un dialogue entre deux acteurs qui dissertent sur leurs rôles les plus récents.
Mais, révèle Sebastian Stan, Variety n’a trouvé aucun autre acteur ou actrice souhaitant échanger avec celui qui a eu l’audace d’incarner Donald Trump dans un biopic retraçant la sulfureuse jeunesse de l’entrepreneur (The Apprentice ). « Je n’accuse personne en particulier, a précisé Sebastian Stan. Toujours est-il que nous n’avons pas pu passer le barrage des agents et des attachés de presse qui représentent [les acteurs sollicités] parce qu’ils avaient trop peur de parler du film. » Dans les colonnes d’IndieWire, l’un des rédacteurs en chef de Variety, Ramin Setoodeh, a confirmé que les acteurs sollicités « ne voulaient pas parler de Donald Trump ».
« Honte à ces acteurs »
« Perdre la partie », voilà ce que craint Sebastian Stan. « Si nous avons vraiment peur ou que nous sommes mal à l’aise à l’idée de parler de Trump, nous allons vraiment avoir un problème », a-t-il lancé aux spectateurs. L’acteur américain a lu un éditorial du New York Times dans lequel il était écrit que « nous devons arrêter de prétendre que Trump n’est pas l’un de nous ». « Vous ne pouvez pas mettre cette personne de côté, surtout après qu’elle a décroché le vote populaire. Ne devrions-nous pas y regarder de plus près et essayer de comprendre ce qui la motive ? », a-t-il ajouté.
Face au mutisme d’Hollywood, le réalisateur Ali Abbasi a déclaré sur les réseaux sociaux : « C’est à ça que nous faisons face ». Le cinéaste Adam Mckay s’est aussi offusqué. « C’est écœurant. La seule façon de surmonter ce qui nous attend est de faire preuve d’une extrême solidarité. C’est exactement le contraire ici. Honte à ces acteurs et à ces agents. Honte. », a écrit sur X l’auteur de Vice, un biopic de l’ancien vice-président américain Dick Cheney qui critiquait les soutiens à Donald Trump
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Un film diffamatoire ?
Les acteurs américains seraient-ils effrayés par le futur président américain ? Au point d’ignorer l’un de leurs confrères ? Dans The Apprentice, Ali Abbasi met en scène Sebastian Stan dans la peau du Donald Trump des années 1970 à 1980, époque où le promoteur immobilier, encore novice en politique, a tout appris de l’art des coups bas. Avec en supplément, une scène choc où on voit le nouveau locataire de la Maison Blanche violer sa première épouse, Ivana.
« Une machine de guerre politiquement dégoûtante »
Donald Trump à propos de The Apprentice
De quoi provoquer la colère du principal concerné qui s’est insurgé quelques jours après la sortie du film sur son réseau social Truth Social. Il dénonçait alors un film « diffamatoire », « une machine de guerre politiquement dégoûtante » contre lui, avec « des racailles » aux commandes. Il semblerait que depuis ces déclarations de Donald Trump sur The Apprentice, mais aussi sa victoire face à Kamala Harris, l’industrie du cinéma américain ait avalé sa langue, au grand dam de Sebastian Stan, pour le moment bien seul face à ses peurs.