Contre-offensive à Koursk, peur des Occidentaux, «plan pour la victoire»... Volodymyr Zelensky fait le point

Ce vendredi, Volodymyr Zelensky a fait le point sur plusieurs situations de la guerre en Ukraine. Il a notamment affirmé que l’armée russe ralentissait sa progression à l’est de l’Ukraine grâce à l’offensive ukrainienne à Koursk. Le président ukrainien a indiqué qu’il recevrait Joe Biden dans le mois pour lui développer son «plan de victoire». Pour finir, il a dénoncé la «peur» des Occidentaux a parlé d’aider son pays à abattre les missiles russes. 

Zelensky dit que l'offensive de Koursk a «ralenti» la progression russe dans l'est de l'Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé vendredi que l'offensive lancée en août dans la région russe de Koursk a eu l'effet escompté, freinant les avancées russes dans l'Est ukrainien. «Honnêtement, elle a donné les résultats attendus. Dans la région de Kharkiv (nord-est), l'ennemi a été stoppé, et sa progression dans la région de Donetsk (est) a été ralentie, même si c'est très difficile là-bas», a-t-il dit, assurant que Moscou avait dû déployer 40.000 hommes dans sa région frontalière de Koursk.

«Le chemin à parcourir est encore long», a cependant tempéré M. Zelensky, lors d'une conférence internationale organisée par la fondation du milliardaire ukrainien Viktor Pintchouk. Jeudi, l'armée russe avait annoncé, pour la première fois depuis l'offensive ukrainienne lancée début août, avoir repris du terrain dans la région de Koursk. L'Ukraine a, elle, confirmé une contre-attaque russe, estimant que celle-ci était «conforme» aux plans de Kiev.

En manque d'hommes et de munitions par rapport à la Russie, l'Ukraine est depuis un an globalement sur la défensive. Les forces russes grignotent du terrain, en particulier dans l'Est ukrainien, des avancées qui se sont accélérées au printemps et durant l'été, si bien que Moscou a enregistré cette année des gains territoriaux records depuis l'automne 2022. Kiev a déclenché début août une offensive surprise en territoire russe, occupant selon elle plus de 1.000 km2 dans la région frontalière de Koursk.

Zelensky dit qu'il verra Biden ce mois-ci afin de lui présenter son «plan pour la victoire»

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré vendredi qu'il rencontrerait en septembre son homologue américain Joe Biden afin de lui présenter «un plan pour la victoire» de l'Ukraine face à la Russie. «Ce mois-ci, notre rencontre avec le président Biden est prévue. Je lui présenterai un plan pour la victoire. Un ensemble de solutions interconnectées qui donneront à l'Ukraine suffisamment de pouvoir, suffisamment de choses, pour mettre cette guerre sur la voie de la paix», a-t-il dit au cours d'une conférence à Kiev.

En difficulté sur le terrain, confrontée à une vaste offensive dans l'Est, l'Ukraine demande aux Occidentaux de l'autoriser à frapper en profondeur des cibles militaires sur le sol russe et de l'aider à abattre les missiles qui visent son territoire. Mais Américains et Européens craignent que cela ne pousse Moscou à l'escalade et à une confrontation directe.

M. Zelensky a prévu que Kiev présente en novembre son plan pour mettre la fin à la guerre à l'occasion d'un sommet de la paix, auquel la Russie doit être conviée.

Zelensky dit que les Occidentaux ont «peur» de parler d'aider l'Ukraine à abattre les missiles russes

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé vendredi les Occidentaux d'avoir «peur» d'évoquer la possibilité d'abattre les missiles et les drones russes visant l'Ukraine, alors même qu'ils aident Israël à le faire. «Les alliés abattent conjointement des missiles et des drones dans le ciel du Moyen-Orient, pourquoi n'y a-t-il toujours pas de décision similaire pour abattre conjointement des missiles et des (drones) Shahed russes dans le ciel de l'Ukraine ?», a martelé le chef de l'État ukrainien au cours d'une conférence à Kiev. «Ils ont même peur de juste dire +nous y travaillons+», a-t-il ajouté.

Confrontée à la multiplication des attaques de drones, de missiles russes sur ses infrastructures et ses villes, l'Ukraine veut que ses alliés l'aident à détruire ces projectiles à partir de leurs territoires, soulignant que cela sauverait des vies de civils ukrainiens sans risque de tuer des militaires russes. Mais les Occidentaux craignent qu'une telle mesure ne puisse être vue comme une escalade par la Russie et que celle-ci ne considère dès lors Washington et les Européens comme des belligérants.

Les alliés de Kiev, pour les mêmes raisons, restreignent l'usage contre des cibles sur le territoire russe de missiles livrés à l'Ukraine, au grand dam de ce pays. Le président Vladimir Poutine a brandi jeudi la menace d'une «guerre avec les pays de l'Otan» si les Occidentaux venaient à autoriser l'Ukraine à frapper en profondeur le sol russe. Toutes ces déclarations interviennent dans le contexte de la visite vendredi à Washington du Premier ministre britannique Keir Starmer pour discuter avec le président américain Joe Biden de la possibilité d'autoriser Kiev à utiliser des missiles de plus longue portée contre la Russie.