La grande Seine : plongée dans les coulisses de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024 sur France 4
Voilà un an tout rond que la France a bluffé la planète entière en proposant la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024 sur la Seine, avec un show étonnant et spectaculaire.
Un pari fou né dans l’imaginaire de trois hommes et de leurs équipes : Thierry Reboul, le directeur exécutif de la cérémonie, Thomas Jolly, le directeur artistique, et Tony Estanguet, le président du Comité d’organisation des Jeux.
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Passer la publicitéPendant deux ans, Manuel Herrero a marché dans leurs pas et pu suivre, de l’intérieur, la mise en place de cet événement unique. Des premières idées à la conception des décors, en passant par la musique, les chorégraphies, le choix des artistes ou encore les ratages, les déceptions et le stress, le réalisateur dévoile les dessous de ce spectacle avec les témoignages de ses principaux acteurs dans le documentaire inédit baptisé La grande Seine et diffusé ce soir sur France 4.
« On ne gagne pas dans la facilité, on arrive à gagner en prenant des risques », explique Tony Estanguet dans le film. Et des risques, les trois hommes en ont pris de nombreux. Sortir du traditionnel stade pour offrir un spectacle en plein air au cœur de la capitale a été le point de départ, mais aussi l’idée la plus difficile à réaliser. « Je ne pense pas que ce soit de la folie. Je pense que c’est de l’audace, de la foi et c’est cette ambition-là qu’il faut avoir. Le changement fait toujours peur », confie Thomas Jolly qui avait un référent pour chaque discipline artistique.
Le choix des bateaux et leur rythme d’avancée sur la Seine, la place de chaque caméra, la construction des gradins le long de l’eau, les répétitions des danseurs dans toute la France, le calcul de la résistance au sol des quais et des ponts… Rien n’a été laissé au hasard mais, surtout, rien n’a été simple. « Le plus difficile est d’implanter un rêve dans une réalité », poursuit Thomas Jolly, qui qualifie ce projet d’« Everest ».
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Les équipes ont dû travailler main dans la main avec les institutions, les préfets ou responsables politiques. Deux mondes opposés. « C’était marrant, les premières réunions au début du projet où tout le monde se regardait de travers en se disant “c’est qui ces fous ?”. Ils nous prenaient pour des sportifs troubadours qui n’avaient aucun sens des réalités. Il a fallu coordonner des acteurs qui ne sont pas faits pour travailler », se rappelle Tony Estanguet.
Le film dévoile de nombreuses anecdotes, comme le refus de Mylène Farmer de participer ou les surnoms donnés aux stars afin de garder le suspense concernant le casting de la soirée. Céline Dion est ainsi devenue Arletty, Zinédine Zidane fut Zorro et Boris Vian pour Philippe Katerine (qui s’est lui-même proposé pour participer à la soirée). « Il était difficile de garder la confidentialité, on a mis en place toutes les stratégies pour réduire le risque », explique Tony Estanguet.
Quelques images rares viennent émouvoir, comme l’arrivée à deux heures du matin de Céline Dion pour la répétition de son hymne à la joie à veille de la cérémonie. La chanteuse pleure à la fin du titre et toutes les personnes autour aussi. Elle remercie ensuite chaleureusement Thomas Jolly de lui permettre de vivre ce moment. « C’est un honneur pour nous d’être ci », précise-t-elle.
Le documentaire n’élude pas les moments plus difficiles comme les tests ratés, la fatigue extrême et les blessures des responsables artistiques ou les grands moments d’angoisse. Thomas Jolly l’avoue : il n’a pas vu le spectacle entier avant le Jour J… Sans compter cette pluie qui a failli faire avorter une partie de la fête et l’a finalement rendue encore plus belle.
« La pluie a mis dans la tête des gens l’immédiateté, l’instantanéité de ce qui se passait. C’est la même pluie qui tombe sur Lady Gaga, Céline Dion et n’importe qui dans le public et ça nous met ensemble », note Thomas Jolly. Tony Estanguet complète : « C’est ce qui a rendu le moment encore plus fascinant et inédit ».
Ce superbe documentaire met en lumière le colossal travail engagé par des centaines de femmes et d’hommes et permet de mesurer l’ambition et l’abnégation de passionnés qui, malgré les difficultés, ont toujours cru en leur pharaonique projet et n’ont jamais baissé les bras. L’occasion d’apprécier encore plus la cérémonie d’ouverture qui sera rediffusée juste après le documentaire, toujours sur France 4.