Après le braquage du musée du Louvre dimanche 19 octobre, lors duquel les voleurs ont dérobé des bijoux d’une « valeur inestimable » selon le ministre de l’Intérieur Laurent Nunez, les failles de sécurités du plus grand musée d’art du monde sont pointées du doigt par un rapport de la Cour des comptes et par Gérald Darmanin.
La cour évoque un « retard persistant » des dispositifs de sécurités déployés au Louvre. Les nouveaux équipements de surveillance se sont concentrés « sur un certain nombre de salles, notamment les espaces d’expositions temporaires du hall Napoléon (+ 150 %), ce qui explique que le taux de couverture total des salles n’ait augmenté que de 15 % », pointe le rapport. « Et ce alors que 60 % des salles de l’aile Sully et 75 % pour l’aile Richelieu ne sont pas protégées par des dispositifs de vidéo-surveillance », est-il précisé.
La sécurité, une « variable d’ajustement » ?
La juridiction financière chargée, entre autres, de contrôler les établissements publics nationaux estime par ailleurs que « sous l’effet d’une fréquentation croissante, le cycle d’obsolescence des équipements techniques du musée s’est accéléré de façon nettement plus importante que le rythme des investissements engagés par l’établissement pour y remédier ». La Cour des comptes souligne par ailleurs, que « si l’essentiel des études préalables (aux travaux nécessaires) a été réalisé au cours des dernières années », leur « mise en œuvre opérationnelle apparaît inégale et d’une façon générale très limitée ».
« Les montants financiers engagés de faible ampleur au regard des besoins estimés et du budget annuel de l’établissement, reflètent cette tendance à faire du lancement des travaux liés aux schémas directeurs une variable d’ajustement », ajoute-t-elle. En 2024, la mise aux normes du système de protection incendie, entamée en 2010, « n’est toujours pas achevée », déplore enfin le rapport.
« Nous avons failli », reconnaît lundi 20 octobre au matin Gérald Darmanin au micro de France Inter à propos de ce vol qu’il qualifie de « rocambolesque ». « On est capable de mettre un monte-charge en pleine rue de Paris, faire monter des gens en quelques minutes pour récupérer des bijoux inestimables, et donner une image déplorable de la France, regrette le ministre de la Justice. Les Français ont l’impression d’avoir été cambriolés. »
Avant de partir, une dernière chose…
Contrairement à 90% des médias français aujourd’hui, l’Humanité ne dépend ni de grands groupes ni de milliardaires. Cela signifie que :
- nous vous apportons des informations impartiales, sans compromis. Mais aussi que
- nous n’avons pas les moyens financiers dont bénéficient les autres médias.
L’information indépendante et de qualité a un coût. Payez-le.
Je veux en savoir plus