«Je le dis à nos amis franciliens, la semaine va être longue» : à quoi ressemblera le blocage de Paris ?
Jugeant les mesures annoncées par Gabriel Attal insuffisantes, une majorité des agriculteurs a décidé de pousser encore d’un cran la lutte entamée mi-janvier. D’avancer les tracteurs vers Paris. Samedi soir la FNSEA - syndicat majoritaire, 212.000 adhérents - et les Jeunes Agriculteurs du Grand Bassin parisien (Aisne, Aube, Eure, Eure-et-Loir, Île-de-France, Marne, Nord, Oise, Pas-de-Calais, Seine-et-Marne, Seine-Maritime et Somme) ont annoncé un blocus de la ville pour «une durée indéterminée» à partir de lundi 14h. «Un siège», a admis Thierry Coué, secrétaire général adjoint de la FNSEA sur BFMTV.
À l’heure où ces lignes sont écrites, il est prévu que le dispositif concerne aussi la petite couronne. «L'idée est qu'il n'y ait aucun camion qui puisse desservir la capitale, faire en sorte qu'aucun produit ne rentre dans Paris, pour faire comprendre aux Parisiens qu'ils ont besoin des agriculteurs pour vivre (...) Je le dis à nos amis franciliens : la semaine va être longue», a expliqué Maxime Buizard, administrateur du syndicat Jeunes agriculteurs au micro de Sud Radio samedi matin.
Depuis plusieurs cortèges (très) lents avancent un peu partout. Certains se dirigent vers Paris. D’autres vers Roissy. Les voix ne s’accordent pas toujours. Cerner Rungis est parfois exclu et parfois au programme. Ainsi dans un reportage de France Info diffusé ce lundi, on entend, Karine Duc, co-présidente de la Coordination Rurale de Lot-et-Garonne, lancer cette consigne : «À Paris, l’objectif, c’est Rungis ! Si Rungis est bloqué, tout le bassin parisien aura faim et tout le monde va se préoccuper de nous !» Le syndicat s’est organisé pour l’essence, la nourriture, toute la «logistique».
Crise des agriculteurs, suivez notre direct
Du côté du pouvoir, comment s’organise-t-on ? Contactée, la mairie de Paris dit ne «rien savoir» et renvoie vers la Préfecture de police. Sur FranceInfo, la députée Renaissance des Hauts-de-Seine Maud Brégeon a assuré : «On fera attention à Paris, à ce que la liberté de circulation ne soit pas entravée dans la durée en privilégiant le dialogue.»