EN DIRECT - François Bayrou va remettre sa démission ce matin à Emmanuel Macron, qui veut nommer un successeur «dans les tout prochains jours»
REVUE DE PRESSE - «Paralysie française», «hara-kiri politique», «chaos fiscal» : la presse internationale consternée après la chute de François Bayrou
Le gouvernement français s’effondre, une fois de plus», titre le New York Times en ouverture de son site. Un «une fois de plus» piquant et pourtant, c’est le sentiment qui domine dans la presse internationale ce mardi matin : la lassitude face à une France qui semble s’enfoncer dans une crise politique sans fin.
Pour le New York Times, la France est désormais «réduite à une instabilité politique chronique et incapable de faire face à sa crise financière croissante». Le quotidien new-yorkais, qui place l’information en tête de son site, insiste sur le mot «paralysie» et souligne la dimension répétitive de ces crises gouvernementales à répétition. Il va même jusqu’à citer le politologue Alain Duhamel qui compare la situation actuelle à 1958. Lequel analysait ce lundi dans les colonnes du Monde : «Mais en 1958, il y avait une alternative en la personne de De Gaulle. Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, il avait incontestablement un projet.» Le Wall Street Journal va dans le même sens et évoque un «chaos politique et fiscal» qui s’aggrave.
Chez nos voisins allemands, même désillusion. Le Süddeutsche Zeitung évoque un «blocage majeur» et note, lui aussi, que Macron devra nommer «un cinquième Premier ministre en seulement deux ans, une première dans l’actuelle Cinquième République». Le quotidien munichois relève avec ironie que «le conciliateur n’a pas répondu aux attentes» et que Bayrou «n’a jamais essayé de négocier avec l’opposition».
En Italie, le Corriere della Sera s’interroge sur le vote de confiance initié par François Bayrou. «Peut-être, lorsqu’il a annoncé cette décision le 25 août, savait-il déjà qu’il allait perdre et s’est-il sacrifié par fierté nationale ; peut-être a-t-il simplement fait une erreur de calcul, comptant sur le soutien de Marine Le Pen et des socialistes, qu’il a immédiatement perdu», suppose le quotidien milanais. Et si l’«épreuve de vérité» voulue par François Bayrou est un échec, elle pourrait aussi ressembler à une rampe de lancement. «Il quitte la scène, du moins pour l’instant, peut-être pour se donner une longueur d’avance et présenter sa propre candidature improbable aux prochaines élections présidentielles», s’avance le correspondant Stefano Montefiori.
François Bayrou remettra sa démission ce matin à Emmanuel Macron
Au lendemain de sa chute, François Bayrou, qui a massivement perdu lundi 8 septembre son pari d’obtenir la confiance de l’Assemblée nationale, doit remettre sa démission mardi matin au président de la République, qui en a déjà «pris acte».
Il va ensuite expédier les affaires courantes en attendant la nomination d’un successeur, le cinquième premier ministre depuis le début du quinquennat en 2022, du jamais-vu dans une Ve République longtemps réputée pour sa stabilité politique mais entrée dans une crise sans précédent depuis la dissolution de juin 2024.
RÉCIT - Chute de François Bayrou : les coulisses d’une journée historique qui plonge la France dans la crise politique
Le regard dans le vide, tête basse, François Bayrou quitte d’un pas lent l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Autour de lui, plusieurs de ses ministres le suivent, Annie Genevard (Agriculture) et Sophie Primas (Porte-parolat), la mine fermée, tandis qu’à deux pas les Insoumis, sourires radieux en bandoulière, semblent déjà se projeter sur la suite.
Un peu avant 19 heures, ce lundi, sans surprise, le premier ministre, qui avait réclamé la confiance des députés en invoquant l’article 49.1 de la Constitution, ne l’a pas obtenue. C’est même tout le contraire. 364 parlementaires du Palais Bourbon ont voté contre, 194 seulement pour. Un véritable désaveu, pourtant prévisible. François Bayrou comme son gouvernement chutent, poussés à la démission par ce vote défavorable de l’Assemblée nationale. Une grande première dans l’histoire de la Ve République.
Emmanuel Macron nommera un nouveau premier ministre dans les «tout prochains jours»
Le chef de l’État «nommera un nouveau premier ministre dans les tout prochains jours», a annoncé l’Élysée, lundi, dans un communiqué. Dès aujourd’hui ? «Ça fait partie des possibles», ainsi qu’une expression présidentielle le même jour, glisse-t-on dans son entourage, sans certitude.
Cela lui permettrait de ne pas être seul à la tête de l’État mercredi face au mouvement de protestation «Bloquons tout», né sur les réseaux sociaux et soutenu par la gauche, qui précédera la mobilisation syndicale du 18 septembre, avec entre les deux la décision vendredi de l’agence Fitch qui pourrait dégrader la note de la dette française et engendrer des turbulences sur les marchés financiers.
A défaut, rapporte un interlocuteur régulier d’Emmanuel Macron, un premier ministre pourrait être nommé d’ici la fin de la semaine, de manière à disposer d’un gouvernement au complet lorsque le chef de l’État s’envolera pour New York où il doit reconnaître les 22-23 septembre l’État de Palestine à l’ONU.
Selon le raisonnement des stratèges élyséens, cette fois, le chef de l’État ne devrait pas engager des «consultations formelles», alors qu’il avait reçu les formations politiques à tour de rôle avant de désigner Michel Barnier il y a un an, et organisé une table ronde de plusieurs chefs de parti avant de choisir François Bayrou en décembre.
Bonjour à tous
Bonjour et à tous et bienvenue sur ce direct consacré à la chute du gouvernement de François Bayrou, tombé hier avec le refus des députés de lui accorder la confiance.
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