Budget : le texte voté par le Sénat "ne remplit pas la condition d'être le budget du compromis", estime la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin
Après l'adoption jeudi d'un texte par le Sénat, la ministre des Comptes publics a déclaré dimanche 26 janvier que cette dernière mouture "remplit la condition de réduire le déficit, mais (...) pas la condition d'être le budget du compromis". Invitée de BFM TV à quatre jours de la commission mixte paritaire (CMP) des deux assemblées sur ce budget, Amélie de Montchalin a rappelé que le but du gouvernement est d'avoir un budget qui, à la fois, réduit le déficit, n'augmente pas les impôts pour les classes moyennes et populaires, et constitue un compromis satisfaisant pour les différentes forces politiques représentées dans une Assemblée nationale sans majorité.
"Ce ne sera pas le budget de la droite, le budget de la gauche, le budget du centre, mais le budget du pays", a-t-elle continué.
La menace d'une nouvelle censure
La commission mixte paritaire, qui réunira jeudi sept sénateurs et sept députés, tentera de trouver un compromis sur le texte. Il devrait ainsi être largement modifié avant d'être soumis au Parlement début février, sous peine de censure des socialistes. Leur vote pourrait en effet faire tomber le gouvernement de François Bayrou si le reste de la gauche et le Rassemblement national votaient aussi la censure.
Vendredi, la ministre déléguée aux Comptes publics alertait sur les conséquences d'une nouvelle censure du budget pour le pouvoir d'achat des Français. "Si jamais il y avait une nouvelle censure la semaine prochaine, ça veut dire qu'il y a 600 000 Français qui vont le 15 mars ou le 15 mai devoir payer un impôt sur le revenu", avait-elle mise en garde sur franceinfo. "Ca veut dire qu'il y aurait 18 millions de Français qui vont voir leurs impôts augmenter". Or, sans budget, elle assurait que l'Etat ne serait pas en mesure de "protéger les 600 000 et 18 millions de Français en question", mettant notamment la pression sur la gauche, et notamment les socialistes qui laissent planer la menace d'une censure sur le budget.