Attaque mortelle à Crépol : «À l'ensauvagement, il faut des réponses qui correspondent», déclare la maire de Romans

«Les jours d'avant ne seront pas comme les jours d'après, et l'après Thomas, doit susciter une prise de conscience». Huit jours après la mort du jeune Thomas dans la Drôme, mortellement poignardé en marge d'une fête par des individus violents, la maire de Romans-sur-Isère, Marie-Hélène Thorval, a appelé à un sursaut. Interrogée sur BFMTV dimanche, au lendemain de la descente de militants d'ultradroite dans le quartier de la Monnaie au cri de «justice pour Thomas» ou «Islam hors d'Europe», la maire LR, tout en affirmant ne «pas cautionner quelque forme de violence, qu'elle soit d'un côté ou de l'autre», en «appelle à l’État» pour changer de réponse face à «l’ensauvagement» croissant dans la société.

L'élue reprend les propos du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui avait parlé mardi sur France 5 d'«ensauvagement» à propos du meurtre de Thomas. «Il faut des réponses qui correspondent à ce niveau de délinquance», a insisté la maire.

«D’autres méthodes»

«Force est de constater que par rapport à la situation de ces quartiers, et qui est vraie dans un nombre extrêmement important de villes au niveau national, (...) on arrive à un niveau de délinquance qui appelle d'autres formes de réponses», a-t-elle déclaré sur BFMTV.

«On ne peut pas dire qu'il n'y a pas eu des moyens mis, argue la maire, indiquant que dans le quartier de la Monnaie, où vivent les présumés agresseurs de Thomas, «un petit peu plus de 150 millions d'euros ont été injectés depuis 2014». Une somme qui n'a pas empêché le quartier d'être gangrené par les trafics de drogue, et de s'embraser lors des violentes émeutes urbaines qui avaient suivi la mort de Nahel.

Alors que neuf suspects ont été mis en examen, Marie-Hélène Thorval estime vain d’appliquer à leur égard «des méthodes qui sont peut-être recevables sur des gens qui ont un minimum d’éducation». «Sur des gens qui n’en ont pas - si je reprends le terme du ministre de l’Intérieur, des sauvages - il faut d’autres méthodes», affirme-t-elle.

Des propos que l’ancien polémiste Éric Zemmour n’a pas manqué de relever. «Je salue le discours lucide et courageux du maire de Romans-sur-Isère», a réagi sur X le président de Reconquête. «Les maires ne réclament pas plus d'argent de l'État pour arroser les banlieues. Ils veulent seulement plus de sécurité, d'ordre et de justice».