Pour un restaurateur qui souhaite remplir sa salle midi et soir durant les cinq années à venir, il s’agit de l’arme atomique. Faire figurer son établissement dans une ou plusieurs scènes de la série Emily in Paris, diffusée sur la plateforme Netflix, est le nouveau graal des entrepreneurs ambitieux du secteur.

Le trentenaire Guillaume Benard, président du Fitz Group (Fitzgerald, Abstinence, Vesper, Hollywood Savoy, La Fontaine Gaillon) y est arrivé. Comme l’hôtel George V et plusieurs établissements vénitiens, La Fontaine Gaillon, son adresse du 2^e arrondissement, restaurant historique, figurera dans la saison 5 de la série vue par un milliard de personnes.

«Au printemps dernier, une petite société de placement de produits m’a proposé d’être présent dans la cinquième saison de Emily in Paris, raconte Guillaume Benard. Pour cette prestation, ils me demandaient 50000€. J’ai décliné car je savais que certains établissements parisiens y avaient déjà figuré sans payer quoi que ce soit. J’ai demandé à une des personnes de notre équipe qui disposent de bons contacts dans le monde du cinéma d’entrer en relation avec les responsables de la production de la série. Tout est allé très vite. Dans la semaine, j’obtenais un rendez-vous. Les producteurs ont réalisé un repérage à La Fontaine Gaillon et au Hollywood Savoy, notre autre restaurant de la place de la Bourse. Ils ont validé le choix de La Fontaine Gaillon et de sa terrasse. Le tournage a eu lieu quelques semaines plus tard. Le dispositif était très impressionnant, avec plus d’une centaine de techniciens. Trois serveurs ont été recrutés comme figurants. Et finalement, nous avons été rémunérés pour cette prestation. Quant au Hollywood Savoy, il a accueilli la soirée de fin de tournage !» Une très bonne opération pour le Fitz Group.

S’il sait saisir les opportunités, Guillaume Benard tire aussi partie de tous les outils en ligne. «Nous sommes très attachés à l’expérience des clients sur place. Nous faisons tout le nécessaire pour rester en lien avec eux. Par ailleurs, le référencement sur Google, Instagram, Facebook est déterminant, pour faire connaître nos établissements mais aussi pour stimuler les réservations. Nous faisons appel à des sociétés extérieures pour bien en tirer parti, à partir de créations que nous réalisons en interne. Nos investissements en ligne sont conséquents mais le retour sur investissement peut s’avérer très intéressant». Pour renforcer l’attractivité des restaurants festifs de son groupe créé en 2016 (qui affiche aujourd’hui un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros), le jeune entrepreneur semble avoir trouvé la bonne formule.