«Il est vieux, maléfique et revient sans explication raisonnable»: réaction amère des talk-shows américains, après la victoire de Donald Trump
«Je ne pense pas que Donald Trump soit une bonne personne», a réagi l’animateur du Late Night diffusé sur NBC, Seth Meyers, dans la nuit de mercredi à jeudi. L’animateur américain a été le premier à s’exprimer sur la victoire du milliardaire à l’élection présidentielle. Avant l’annonce des résultats dans l’Arizona et le Nevada (encore en dépouillement), Donald Trump a obtenu le nombre de grands électeurs suffisants (295 sur 270) pour devenir président des États-Unis. Sa rivale Kamala Harris est pour le moment à 226. Une victoire largement commentée par les animateurs des talk-shows américains.
«C’est quelque chose que j’accepte : la moitié du pays pense qu’il (Donald Trump, NDLR) est une bonne personne, ou ils ne se soucient pas qu’il ne le soit pas parce qu’ils pensent que c’est un bon président, et à cause de cela, il va être notre président», a continué Seth Meyers. «C’est ainsi que fonctionne la démocratie en Amérique, un pays dans lequel nous avons le privilège de vivre, même dans une matinée comme aujourd’hui», ajoute-t-il.
«Une campagne bizarre»
«En tant qu’animateur de late-show, les gens me disent souvent : “Une partie de vous doit vouloir que Trump gagne parce qu’il vous donne tellement de matière à travailler”», a raconté Stephen Colbert dans son monologue d’ouverture de l’émission the Late Show sur CBS, la nuit dernière. «Personne ne dit au type qui nettoie les toilettes : “Wow, vous devez adorer quand quelqu’un a une diarrhée explosive. Il y a tellement de matière à travailler pour vous”», a poursuivi l’animateur de 60 ans qui était en colère lors de l’ouverture de son show. «Et bien, p*****. C’est arrivé. Encore une fois», a-t-il lancé. «Après une campagne bizarre et vicieuse alimentée par le besoin désespéré de ne pas aller en prison, Donald Trump a remporté l’élection de 2024», a déclaré l’humoriste.
Plus tard dans la nuit, c’est l’animatrice, Taylor Tomlinson qui s’est emparée du sujet dans son émission After Midnight, toujours sur CBS. L’humoriste a commencé par dire que «c’était un honneur d’être à la télévision tant que les femmes y sont encore autorisées». «La culture du reboot (le fait de renouveler une série ou un film grâce à une nouvelle version, NDLR) est allée trop loin», a-t-elle ironisé en référence au retour de Trump à la Maison-Blanche après quatre ans d’absence. «Je m’en veux d’avoir cru que cela n’arriverait pas… J’en veux à CBS de m’avoir engagée pour que je ne puisse pas quitter immédiatement le pays», a conclu ironiquement la femme de 31 ans.
Sur ABC, Jimmy Kimmel a décidé d’ouvrir son émission Jimmy Kimmel Live sur une touche de tristesse. «(Ce) fut une soirée terrible pour les femmes, les enfants, les centaines de milliers d’immigrants qui travaillent dur et permettent à ce pays de tourner», a déclaré au bord des larmes, celui qui s’est impliqué personnellement dans la campagne de Kamala Harris. Il a ensuite choisi l’humour en se moquant de l’insistance de Trump sur le fait qu’il accuse les démocrates de tricher à chaque élection : «Cette fois-ci, nous avons choisi de ne pas le faire, je suppose». L’animateur a aussi comparé le nouveau président à l’empereur Palpatine dans Star Wars : «Il est vieux, il est maléfique et il revient sans explication raisonnable».
«Ce sera un Thanksgiving difficile»
C’est le «grand retour de quelqu’un qui n’a jamais disparu», a réagi Jimmy Fallon lors de l’ouverture de The Tonight Show diffusé sur NBC. La victoire convaincante de Trump signifie que «pour la première fois, il acceptera les résultats d’une élection», a-t-il ajouté, en référence au fait que le républicain n’a jamais accepté sa défaite en 2020. «Peu importe pour qui vous avez voté, je pense que tous les Américains sont d’accord : ce sera un Thanksgiving difficile», dit-il en déclenchant les rires de son public. L’humoriste félicite tout de même «le premier président élu après avoir été condamné pour un crime».
Contrairement à ses confrères, Jon Stewart du Daily Show diffusé sur Central Comedy a tenu à rassurer ses téléspectateurs en affirmant que Trump ne marquait pas «la fin de notre civilisation». «Ce n’est pas la fin. Je vous le promets. Ce n’est pas la fin. Nous devons nous regrouper, continuer à nous battre et à travailler jour après jour pour créer une société meilleure pour nos enfants, pour ce monde, pour ce pays, et nous savons que c’est possible. C’est possible», a-t-il conclu.