Tunnel Lyon-Turin : une plainte déposée après la distribution de 10 000 lettres par Extinction Rébellion pour dénoncer le chantier
La société publique franco-italienne Telt, qui supervise le chantier du tunnel de base du projet Lyon-Turin, a annoncé mardi 4 mars à "ici Pays de Savoie" avoir déposé plainte, notamment pour usurpation d'identité, après la distribution samedi et dimanche en Maurienne de 10 000 lettres dénonçant les conséquences du chantier sur la disponibilité en eau dans la vallée de la Maurienne.
"Un tract anonyme, voulant faire croire à un courrier officiel de Telt, a été distribué dans les boîtes aux lettres de certains habitants de plusieurs communes de Maurienne", indique un communiqué de la société qui "condamne fermement ce procédé lâche et mensonger ayant pour seul objectif de tromper les habitants (...) et dément vigoureusement toutes les contre-vérités contenues dans ce tract anonyme". L'action a depuis été revendiquée par le collectif chambérien du mouvement écologiste Extinction Rébellion.
La société Telt indique que "le suivi continu de la ressource en eau est une priorité", et que "les contrôles de tous les critères environnementaux" se font "sous le contrôle de l’État et en lien avec les collectivités concernées, dans le cadre de la Loi sur l’eau". "Le suivi permanent des ressources en eau permet de détecter, d’anticiper et, le cas échéant, de pallier d’éventuelles variations anormales (...) jusqu’à ce jour aucun captage d’eau potable n’a été tari dans le cadre des travaux".
Extinction Rébellion assume avoir voulu "susciter l'indignation"
Dans ce courrier faussement attribué à Telt et distribué aux habitants, le mouvement Extinction Rébellion rappelle qu'un appel d'offre (avis de marché Européen 570310-2024) avait été lancé par Telt le 23 septembre 2024, pour trouver une entreprise prestataire visant à "assurer l’approvisionnement en eau potable sous forme de camion-citerne, de packs d'eau en bouteille et installer des unités de traitement mobile en cas de pollution de l'eau destinée à la consommation humaine".
Si Telt confirme l'existence de cet appel d'offres (déjà rendu public, ndlr), la société dément formellement "les contre-vérités" détaillées dans le courrier, selon lequel "un litre d'eau" serait mis à disposition "par jour et par personne" avec "un récupérateur d'eau de pluie pour pallier le manque d'eau souterraine". De son côté, Extinction Rébellion assume : "les mesures compensatoires exceptionnelles de la lettre ont été volontairement choisies pour susciter l'indignation (...) si Telt envisage que l'accès à l'eau potable soit à ce point menacé, la population tout entière doit en avoir conscience", insiste Extinction Rébellion.
Selon les informations d'"ici Pays de Savoie", les élus de la communauté de communes Haute-Maurienne Vanoise doivent se réunir mercredi en fin de journée pour décider également de leur côté d'une éventuelle action en justice.