Mort du pape François : "Il était très progressiste et on espère que ça va perdurer", raconte une victime de prêtre pédocriminel

"Il était très progressiste et on espère que ça va perdurer", témoigne sur "ici Breizh Izel" (ex-France Bleu) Michèle Le Reun-Gaigné, la coprésidente de l'Association pour la mémoire et la prévention des abus sexuels dans l'Église de l'Ouest (Ampaseo), au lendemain de la mort du pape François. Le 28 novembre 2023, en compagnie de 25 autres victimes d'un prêtre pédocriminel, elle a rencontré le pape au Vatican qui leur a demandé pardon au nom de l'Église.

La plupart des membres de cette association sont des victimes du frère Gabriel Girard, aujourd'hui décédé, qui a sévi en Vendée, en Loire-Atlantique et à Loctudy, dans le Sud Finistère dans les années 1960 et 1970. Michèle Le Reun-Gaigné se souvient d'un "moment absolument hors du temps". "Nous avions été réparés, nous avions été reconnus victimes, mais jamais personne dans l'Église ne nous avait demandé pardon. C'était très fort et nous étions tous très surpris, on ne s'attendait pas à ça", souligne la coprésidente de l'Ampaseo.

Les victimes ont été reçues dans la résidence Sainte-Marthe, au Vatican, là où s'est éteint le pape François. "La rencontre s'est faite tout simplement, c'était dépouillé. Le pape est arrivé seul, avec son traducteur. On a failli ne pas le voir car il était déjà malade à ce moment. Il nous a reçus pendant trois quarts d’heure et a appelé les frères de Saint-Gabriel, qui ont un établissement à Rome, pour leur dire 'je voudrais que vous veniez'", raconte Michèle Le Reun-Gaigné.

"Il a essayé d'imprimer un virage progressiste, très important, résume Michèle Le Reun-Gaigné. Un virage pour les démunis. C'est quelque chose qui lui tenait à cœur, il était dans cette mouvance. Pendant cette rencontre, on était entre nous, et il n'y avait pas de frontière, finalement."