Dix ans de prison requis en appel contre Boualem Sansal : le pouvoir algérien "veut manifestement continuer à persécuter un écrivain", dénonce son comité de soutien

"On se retrouve avec un pouvoir algérien qui ne lâche rien et veut manifestement continuer à persécuter un écrivain", dénonce mardi 24 juin sur France Inter Arnaud Benedetti, le fondateur du comité de soutien de l'écrivain franco-algérien. Le parquet a requis 10 ans de réclusion à l'encontre de l'écrivain lors d'une audience mardi matin devant la Cour d'appel d'Alger. Elle rendra sa décision mardi 1er juillet.

Arnaud Benedetti fait part de sa "colère" et de son "indignation". Il estime que la "retenue" des autorités françaises dans ce dossier "ne porte aucun résultat". L'écrivain, âgé de 80 ans, est atteint d'un cancer de la prostate, selon ses proches. "Notre ami Boualem Sansal, s'il était condamné à dix ans de prison dans une semaine, serait de fait condamné à mourir en prison, sauf si une grâce présidentielle intervenait", estime Arnaud Benedetti.

"Le pouvoir algérien entend faire de Boualem Sansal un exemple contre tous ceux qui osent critiquer le pouvoir algérien."

Arnaud Benedetti, fondateur du comité de soutien à Boualem Sansal

à France Inter

Après ces réquisitions, "on n'est pas abattus, on est combatifs, plus que jamais, et nous gardons espoir, mais cet espoir doit être entretenu aussi par la volonté des autorités françaises de faire en sorte aujourd'hui que l'on puisse sortir le plus rapidement Boualem Sansal du cachot dans lequel l'ont jeté les geôliers algériens".

Boualem Sansal fait l'objet d'une âpre lutte diplomatique entre l'Algérie et la France depuis son arrestation à son arrivée à Alger, le 16 novembre 2024, pour des accusations d'atteinte à l'intégrité du territoire. Il a été condamné en première instance le 27 mars à cinq ans de prison, notamment pour des déclarations en octobre au média français d'extrême droite Frontières, où il estimait que l'Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc. Mardi, le parquet a indiqué réclamer "10 ans de prison et un million de dinars d'amende" soit environ 6 600 euros d'amende, a dit le procureur général de la Cour d'appel.