Dix ans de prison requis en appel contre l'écrivain Boualem Sansal, incarcéré en Algérie

Le parquet de la cour d'appel d'Alger a requis, mardi 24 juin, dix ans de prison à l'encontre de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis la mi-novembre, lors d'une audience à laquelle assistait un correspondant de l'AFP. Le parquet réclame également "un million de dinars d'amende" (6 630 euros), a dit le procureur général de la cour d'appel, qui rendra son jugement le 1er juillet.

Boualem Sansal a été condamné en première instance, le 27 mars, à cinq ans de prison, notamment pour des déclarations en octobre au média français d'extrême droite Frontières. Il avait estimé que l'Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc.

La France appelle à un "geste d'humanité"

L'écrivain, âgé de 80 ans et atteint d'un cancer de la prostate selon ses proches, fait l'objet d'une âpre lutte diplomatique entre l'Algérie et la France depuis son arrestation à son arrivée à Alger pour des accusations d'atteinte à l'intégrité du territoire. Les autorités algériennes estiment que la justice a suivi son cours normal alors que la France appelle à un "geste d'humanité" envers un homme malade et affaibli.

Les deux pays traversent depuis l'été dernier une crise diplomatique considérée comme l'une des plus graves depuis la guerre d'Algérie (1954-1962) et marquée par des expulsions de diplomates de part et d'autre et un gel de toutes les coopérations. Jusqu'à présent, les multiples demandes de libération ou de grâce présidentielle en faveur de Boualem Sansal, y compris du président Emmanuel Macron en personne, sont restées lettre morte.