Procès de Gérard Depardieu : 18 mois avec sursis requis contre l’acteur pour agressions sexuelles

Les dénégations de l’acteur n’ont pas suffi à convaincre le parquet. 18 mois avec sursis et 20 000 euros d’amende ont été requis, jeudi 27 mars, contre Gérard Depardieu pour les agressions sexuelles lors du tournage Les Volets verts en 2021 dont l’ont accusé deux femmes – l’une troisième assistante réalisatrice (Sarah), l’autre décoratrice ensemblière (Amélie). Le procureur a également requis une obligation de soins psychologiques ainsi qu’une inscription de l’acteur au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.

Durant les audiences, celui qui est encore présenté par certains comme un « monstre sacré » s’est évertué à regretter « les temps anciens », prendre la défense de Roman Polanski, réalisateur « décrié », « qui a vécu 50 ans de persécution », ou encore à marteler qu’il « adore les femmes et la féminité »… Le tout agrémenté de justifications abracadabrantesques. « Pourquoi j’aurais peloté une femme, un vendredi ? Et puis le pelotage, c’est un truc de gaminOn m’a dit que les gens faisaient ça dans le métro », a-t-il par exemple lâché.

Des soutiens malgré tout

Mais mardi, alors qu’il avait réfuté tout contact physique avec l’une des victimes présumées, Amélie K., lors de son interrogatoire, il a finalement avoué l’avoir « attrapée par les hanches, comme j’attrape cette barre » tout en affirmant être une victime d’un « mouvement » qui « va devenir une terreur », à savoir #MeToo.

Une ligne qu’il a épousée également le lendemain lorsqu’il s’est exclamé, interrogé sur les accusations de Sarah : « Je n’ai pas fait d’agression sexuelle, une agression, c’est plus grave que ça je crois. » « Plus grave que quoi ? », l’a interpellé l’avocate de plaignante, Me Claude Vincent. « Plus grave qu’une main aux fesses. Enfin, je n’ai pas mis de main aux fesses ! », s’est empressé d’ajouter l’acteur.

Malgré ces nouvelles déclarations, l’acteur a pu compter sur ses soutiens qui, eux non plus, n’ont pas tourné la page d’un monde où la parole des femmes est balayée d’un revers de main. Appelée comme témoin par la défense, Fanny Ardant a notamment assuré ne jamais avoir assisté à un geste de l’acteur qu’elle aurait trouvé « choquant ».

Et l’actrice d’ajouter : « Je suis une femme moi-même, j’ai connu des choses comme ça, j’ai balancé des claques, des insultes. Je sais qu’on peut dire non à Gérard ». La remarque du président soulignant que son statut de star la préserve peut-être n’y change rien : « Il faut toujours garder son pouvoir de dire “Non” », tranche-t-elle. Un pouvoir dont l’omerta prive pourtant nombre de femmes.

« On a assisté à l’apologie du sexisme »

De nouvelles violences pour les victimes qui ont raconté en détail leur agression devant le tribunal. « Il referme alors les jambes, il m’attrape les hanches, a notamment mimé Amélie à la barre. Il m’avance, il me coince, il a beaucoup de force et il malaxe », a-t-elle continué, se remémorant « son gros visage », « ses yeux rouges, très excités » et les propos de Gérard Depardieu : « Viens toucher mon gros parasol, je vais te le mettre dans la chatte ! ».

« On a assisté à l’apologie du sexisme », a résumé jeudi Me Claude Vincent, l’avocate d’une des parties civiles, dans sa plaidoirie, ce jeudi, évoquant une stratégie masculiniste et agressive de la défense de l’acteur. Ce procès, a-t-elle également affirmé, « est la meilleure illustration que non, on ne peut pas séparer l’homme de l’artiste ! Il n’est ni Jean Valjean, ni Cyrano de Bergerac ! Il n’est pas les hommes qu’il a joués. Il est Gérard Depardieu et il est misogyne ! »

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