Guerre à Gaza : pourquoi l’Union européenne hésite à sanctionner Israël pour violation des droits humains dans l'enclave palestinienne

L'Union européenne va-t-elle sanctionner Israël ? Sans doute pas. Les chefs de la diplomatie européenne se réunissent mardi 15 juillet pour examiner une révision de l'accord d'association avec l'Etat hébreu pour avoir violé ses obligations en matière de droits humains. Entré en vigueur en 2000, ce texte encadre les relations commerciales entre les deux partenaires. Le traité prévoit une clause sur le respect des droits de l'homme, que plusieurs États européens estiment bafoué par Israël du fait de ses actions à Gaza.

Le ministère des Affaires étrangères israélien, Gidéonne Sarr, a assuré lundi, de Bruxelles, qu'il était sûr qu'aucune mesure de rétorsion ne sera adoptée. Les Israéliens se sentent peu menacés alors que l'UE est le plus grand partenaire commercial du pays, représentant 32% des échanges de l'État hébreu avec les pays du monde.

L'Europe peut donc frapper fort en suspendant dans tous ses volets économiques, culturels ou politiques de l'accord d'association avec l'État hébreu. Mais cela reste hautement improbable étant donné que ce type de décision nécessite l'unanimité des 27, et que des pays comme l'Allemagne et l'Italie y sont clairement opposés.

Des engagements d'Israël obtenus en échange

La deuxième possibilité concerne des mesures ciblées qui pourraient concerner les échanges universitaires ou le financement de la recherche. Dans le viseur, le programme Horizon Europe, près d'un milliard d'euros investis depuis près de cinq ans dans la science et les start-up de l'Etat hébreu. "Le but de ce programme, c'est d'améliorer la science, explique Shlomi Kofman, qui dirige la branche internationale de l'Autorité de l'innovation israélienne. Il a toujours été neutre et n'a jamais été influencé par des considérations politiques et cela doit rester comme ça. On doit rester concentré sur la recherche, l'innovation et la technologie."

La troisième option, c'est l'absence de sanctions. Israël a promis, en échange, à l'Union européenne d'améliorer les conditions d'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza. Un point de passage a été ouvert au nord et la semaine dernière, pour la première fois depuis 130 jours, du fuel est entré dans l'enclave.