Canicule : « les personnes sans-abri n’ont que très peu d’espaces où s’abriter de la chaleur »

Avec des températures frôlant les 40 degrés dans les seize départements placés en vigilance rouge, tout un chacun se trouve concerné par les dangers inhérents aux fortes chaleurs mais les personnes sans logements restent les plus exposées. « C’est une période où on est plus en danger quand on est à la rue, notamment dans les villes où il n’y a pas beaucoup de services d’aide aux sans-abri, de fontaines… », souligne Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation pour le Logement des défavorisés (ex-Fondation Abbé Pierre) auprès de l’AFP.

À Paris, où le thermomètre affiche un pic à 39 degrés, les « conditions météorologiques sont dévastatrices, la ville est suffocante et il n’existe que très peu d’espaces où s’abriter de la chaleur pour les personnes sans abri », alerte de son côté l’association Utopia 56 sur les réseaux sociaux. « Elles risquent la déshydratation, l’hyperthermie menant parfois jusqu’à la mort », ajoute l’association qui vient essentiellement en aide aux exilés et réfugiés, exhortant les autorités locales à agir pour la « survie de ces personnes ».

« Les températures ne font qu’accroître le problème de fond »

La mairie de Paris a modifié les horaires d’ouverture de 4 bains-douches sur les 17 qui existent dans la capitale afin de permettre leur accès sur l’amplitude 14 heures 20 heures, moments des pics de chaleurs. « Des salles rafraîchies ont été ouvertes dans chaque mairie d’arrondissement ainsi que dans certains hôtels. Tous les parcs et jardins resteront quant à eux accessible toute la nuit de mardi à mercredi et les maraudes municipales ont été renforcées notamment en soirée. Les pauses méridiennes dans les 70 accueils de jour de la capitale ont, elles, été suspendues pour assurer un accueil en continu des personnes sans domicile », indique à l’AFP Léa Filoche, adjointe chargée de la lutte contre l’exclusion.

Les plans canicule déployés dans plusieurs villes sont une bonne chose mais il « faut arrêter d’avoir uniquement des actions en fonction de la température », insiste Manuel Domergue. « Il n’y a aucune saison où c’est bien d’être à la rue, et donc la vraie solution par rapport à ça, c’est d’avoir accès au logement, et de préférence un logement adapté lui-même aux saisons », assure la Fondation pour le Logement des défavorisés qui a recensé cette année 350 000 personnes sans chez-soi en France. « Les gens ne meurent pas spécialement du froid ou du chaud, ils meurent d’être à la rue, les températures ne font qu’accroître le problème de fond », précise son directeur d’étude.

Le corps d’un sans-abri a été découvert ce mardi 1er juillet au matin à Besançon (Franche-Comté) où la canicule sévit. Un décès qui pourrait être dû aux fortes chaleurs. Selon les informations d’Ici (ex-France Bleu), une enquête a été ouverte, les résultats de l’autopsie seront connus prochainement.

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