On sait que, du fait de leur longue histoire commune et tourmentée, les relations franco-algériennes obéissent à un cycle assez singulier, au point que la plupart des observateurs constatent qu’elles peuvent être tout sauf banales ; elles oscillent donc entre lune de miel et coup de cafard. Depuis quelque temps, on est plutôt dans la tourmente qui dure.
Or, il est important et il est temps que les responsables des deux pays, à tous les niveaux, et leurs opinions publiques respectives – notamment les médias – s’engagent dans une désescalade salutaire, en renonçant à des déclarations ou répliques excessives, intempestives ou hors de propos. Ce qui entretient un climat de tension délétère particulièrement désagréable pour les deux communautés concernées (algérienne en France et française en Algérie). Celles-ci sont très sensibles et attentives à ce climat qu’elles vivent douloureusement et dans l’incompréhension de ce qui se passe.
Elles ne peuvent rester silencieuses devant une situation qui s’aggrave sans cesse et les mettent dans le plus grand embarras, dans la mesure où elles se veulent également proches des deux pays, puisque la majorité de leurs membres y sont nés et y vivent. Elles ne peuvent que souhaiter une entente aussi harmonieuse que possible non seulement dans les relations avec les deux pays, mais aussi et surtout dans leurs relations avec le pays d’origine, de naissance et/ou de résidence, comme dans leurs relations avec les autres communautés présentes en Algérie et en France.
Il est donc urgent que, des deux côtés des rives de la Méditerranée, la sagesse et le bon sens prédominent, que tout le monde renonce aux diatribes et aux accusations infondées pour conforter l’entente et la coopération sans arrière-pensée qui doivent nécessairement prévaloir, même s’il y a parfois des désaccords, comme cela est naturel dans les relations internationales.
N’oublions pas que toutes les régions du monde et le monde entier lui-même sont actuellement devenus dangereux, comme le montrent les nombreux conflits qui ont dégénéré en guerres et même en génocides. On voit même renaître des projets impérialistes – que l’on croyait révolus – avec les menaces du nouveau président américain visant le Canada, la Panama, le Groenland et même l’Union européenne. Il est urgent que la France et l’Algérie donnent l’exemple de relations bilatérales humaines et diplomatiques saines et dépourvues de tout procès d’intention ou dénigrement et a fortiori de toute haine.
Enfin, comme en Algérie, le discours en France doit être cohérent en faisant prévaloir une approche diplomatique objective et apaisée sans instrumentalisation politique.
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