À Venise, la Biennale fait place aux outsiders
Il faut pénétrer dans cette 60e Biennale de Venise comme dans une forêt vierge. Est-ce l’idée du commissaire Adriano Pedrosa, le Brésilien de cet énorme rassemblement d’artistes, que de faire ressentir l’immensité de son pays, la force de la forêt tropicale, la singularité de cet hémisphère Sud et de son histoire, dès l’entrée du visiteur dans le pavillon international, aux Giardini? Au début, tout semble chaotique, identique, dense, inconnu, hors références, même pour les pros de l’art qui ont pris d’assaut cette semaine inaugurale. Ces 331 outsiders, venus de plus de 80 pays, seront encore plus méconnus du grand public qui découvre ce samedi 20 avril cette moisson d’ailleurs réunie sous le titre «Stranieri Ovunque», «Foreigners Eveywhere» ou «Étrangers partout» pour nos compatriotes. L’œuvre en néon du collectif Claire Fontaine, qui a donné naissance à ce titre, a été traduite en 53 langues, «dont certaines sont mortes pendant le projet lui-même». Elle est exposée…