Biennale de Venise: au pavillon du Vatican, une expérience surréaliste à la prison des femmes

Envoyées spéciales à Venise

À la prison des femmes, sur l’île de la Giudecca, le Vatican, qui y tient pavillon, fait l’événement. Dans cet ancien couvent du XVIII siècle, pour courtisanes repenties, derrière la haute Fabbrica Fortuny en briques rouges, la visite se mérite. Et on n’en ressort pas indemne, tant le lieu, un établissement pénitentiaire, et les circonstances s’imposent à vous et confèrent aux huit artistes invités une gravité particulière. Le lourd dispositif de sécurité vous met dans l’ambiance, étrange, puis glaçant: réservation obligée avec dépôt de papiers d’identité et portable sous cadenas, toute utilisation d’un téléphone étant passible de poursuites pénales (le quota de 100 personnes par jour a créé une razzia). Les toilettes n’ont ni verrou ni papier.

Silence dans les rangs. Sur les 80 femmes détenues pour des peines de longue durée, une vingtaine ont accepté le jeu de la médiation artistique. Coiffées et maquillées comme pour un mariage, elles se relaient en duo ou en…

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