Radio France en grève illimitée: les syndicats dénoncent l’attitude de Sibyle Veil
La direction de Radio-France ne prend visiblement pas la dimension de la colère et de l’inquiétude des salariés, à la veille de sa rentrée, et du démarrage de la grille de septembre de France Inter. À la suite de négociations avortées, vendredi 22 août, et du refus de l’équipe de la PDG Sibyle Veil de fournir un calendrier, avant ce lundi 14 heures, aux organisations syndicales, celles-ci ont décidé, ce dimanche 24 août, de lancer un mot d’ordre de grève, à partir de ce lundi.
Car depuis plusieurs mois, les services de l’audiovisuel public connaissent une accélération de la pénurie, due en grande partie aux économies budgétaires imposées, au détriment des antennes. Les syndicats ont d’ailleurs voulu négocier sur des revendications très concrètes : « le positionnement local d’Ici que les modes de production, en passant par la place du reportage et de l’investigation, l’avenir de Mouv’ et la stratégie de diffusion », selon le communiqué commun envoyé aux rédactions.
Et pour cause : Ici, ex France Bleu, se retrouve dans un énorme flou éditorial du fait de son rapprochement imposé avec France 3, de la radio filmée et des restrictions budgétaires. La direction de France Inter a annoncé qu’à cette rentrée, l’ambitieuse émission d’investigation Secrets D’histoire, le samedi à 13 h 10, serait dégommée, et trouverait refuge, une fois par semaine, dans l’émission de reportages du dimanche matin « Interceptions » : soit la suppression de trois émissions d’investigation et d’une émission de reportage hebdomadaires.
Enfin, la radio Mouv’ doit devenir en cette rentrée « 100 % musicale et 100 digitale ». Ne resteront en poste que deux salariés, dans cette radio expérimentale, née voici 28 ans, et qui a vu éclore des talents telles que Giulia Foïs, Émilie Mazoyer ou Rebecca Manzoni.
La direction de Radio France « refuse la moindre concession »
L’intersyndicale CGT-CFDT-SNJ-FO-UNSA ne cache pas sa colère : « Pour l’heure, la direction refuse la moindre concession ou de revenir sur les projets les plus néfastes pour les équipes et les antennes. Elle ne sait que proposer des réunions d’échanges et des groupes de concertation », constate-t-elle dans un communiqué.
« Clairement, elle (la direction, NDLR) semble attendre de compter les grévistes. Elle ne nous fixe d’ailleurs pas de nouveau rendez-vous de négociation avant lundi à 14h. Elle n’a pas vraiment pris la mesure de la colère ! » La grève commencerait donc ce lundi, « nos métiers, nos missions et notre attachement à Radio France », notent les syndicalistes.
France Inter est aujourd’hui la première radio de France. Elle est particulièrement en force sur la matinale, de 7 heures à 9 heures, et joue gros en cette rentrée, où Léa Salamé, l’une des voix du matin, a quitté l’antenne. En juin dernier, au moment du passage en force de Rachida Dati pour la loi sur l’audiovisuel public, une grève illimitée avait déjà été déclarée.
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