«On n’avait jamais vu ça» : sous les eaux, Annonay constate les dégâts et attend «la prochaine vague»

«On n’avait jamais vu ça» : touchée par une crue historique, Annonay constate les dégâts et redoute «la prochaine vague»

De gros dégâts à Annonay après des inondations

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REPORTAGE - Frappée par de fortes inondations ce jeudi matin, la ville d’Annonay a vu son centre-ville submergé. Si l’eau s’est rapidement retirée entre midi et 14 heures, l’arrivée d’une deuxième vague en fin d’après-midi oblige les habitants à la plus grande prudence.

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«Franchement de mémoire, je n'avais jamais vu ça à Annonay». Dans la plus grande ville d'Ardèche, commune escarpée et construite sur plusieurs collines, la rivière Deûme est devenue torrent ce jeudi matin. Les habitants ont reçu aux alentours de 8 heures un message d'alerte de la préfecture leur demandant de s'éloigner des cours d'eau, de se réfugier le plus haut possible, de couper eau, gaz et électricité et de reporter ou annuler leurs déplacements. 

Dans le centre-ville, l'eau est montée très rapidement jusqu'à atteindre les 50 centimètres par endroits avec un débit impressionnant. «L'eau est montée d'un coup, ça a envahi la route et puis, en début d'après-midi, en trente minutes le torrent a disparu. Je n'aurais jamais cru que ça baisserait si vite», raconte Michel, un riverain. Une crue exceptionnelle en partie due à la submersion de deux barrages situés en amont de la ville. Contrairement à la rumeur qui circulait dans le bourg, celui du Ternay n'a pas cédé mais a simplement débordé. «Heureusement qu'il n'a pas cédé parce que, là, les problèmes seraient d'un autre ordre», nous explique la municipalité.

De l'eau stagnante demeure dans le cœur de la ville d'Annonay ou les habitants ont été surpris par la rapidité de la montée des eaux. J.B/ Le Figaro

Aucun blessé

Une fois le torrent évacué, les riverains sont venus constater les dégâts. Partout, les débris d'arbres jonchent les rues. Gendarmes, pompiers et services municipaux se relaient pour dégager comme ils peuvent la chaussée, pour évacuer l’eau des garages souterrains totalement remplis. Place des Cordeliers, face au théâtre, une eau boueuse jaillit des fontaines. Les propriétaires du petit manège l'utilisent malgré tout pour nettoyer comme ils peuvent leur carrousel. «C'est monté jusque-là», dit la patronne en montrant un cheval blanc aux pattes devenues marrons. Sur la place, une couche épaisse de boue s'est posée et remonte jusqu'aux chevilles.

Heureusement, aucun blessé n'est à déplorer. Dans la matinée, cinq hélicoptères ont été mobilisés pour des secours d'urgence, indique la municipalité au Figaro. À Annonay, l'essentiel des dégâts est matériel : voitures emportées par les flots, vitrines ravagées. Plusieurs restaurants, boulangeries et une pharmacie étaient encore sous l'eau en fin d'après-midi.

Une autre vague attendue en fin d’après-midi

Malgré la décrue, le gros des problèmes n'est peut-être pas encore passé. Dans le centre-ville, un agent municipal, gilet jaune sur les épaules, prévient les passants : «Essayez d'évacuer le plus vite possible, dans moins d'une heure une nouvelle vague arrive». C'est en tout cas ce qu'ont annoncé les pompiers aux services de la ville. «Malgré la sensation de décrue, l'eau va remonter, donc vigilance parce que ce sera sûrement de même ampleur», poursuit-on du côté de la commune. Tous les élèves de la ville ont été confinés ce jeudi matin et les transports scolaires ont été avancés à 16 heures pour qu'ils puissent rentrer plus tôt. Un gymnase de lycée a lui été aménagé pour accueillir les riverains dont les logements ont été touchés. Ils sont peu pour le moment mais tout le monde attend la prochaine crue avant d'espérer enfin souffler.