Réforme de l'assurance-chômage : "Des échanges très difficiles" avec le gouvernement car il veut "taper assez fort sur les chômeurs", dénonce la CFTC
"Nous sommes allés au rendez-vous, qui a duré plus de deux heures en fin d'après-midi, parce qu'on voulait avoir des précisions sur les trois négociations qu'on nous propose sur l'assurance-chômage, sur la suppression des deux jours fériés et sur une nouvelle flexibilité du travail", réagit lundi 21 juillet sur franceinfo Cyril Chabanier, président de la CFTC (Confédération française des travailleurs chrétiens), après une rencontre au ministère du Travail pour mettre en place les bases d'une négociation à venir après les annonces de François Bayrou.
Il y a eu "des échanges très difficiles, les annonces sont claires, il n'y a quasiment pas de négociations parce que ça va être une feuille de route tracée de manière précise avec un seul objectif : faire des économies et taper assez fort sur les chômeurs, et encore une fois sur les salariés en les flexibilisant", se désole le président de la CFTC. "Après les annonces de François Bayrou sur les 40 milliards d'euros d'économies sur le budget qu'il fallait trouver, on a un degré supplémentaire sur le travail et sur l'assurance-chômage", poursuit-il.
Le gouvernement veut "dérégler le travail"
Le but, pour le président de la CFTC, est de "dérégler le travail", obtenir "plus de flexibilité" et "revoir les contrats courts, le temps partiel, pour qu'il soit plus adapté au monde du travail". Pour le gouvernement il s'agit de "donner de la souplesse au travail sans tenir compte des conditions de travail des salariés", ajoute Cyril Chabanier. Il y a par ailleurs "cette cinquième semaine de congés payés monétisée" qui est "mise sur la table". Selon lui, le gouvernement propose "comme seule augmentation du pouvoir d'achat pour les salariés", qu'ils s'"autofinancent" cette cinquième semaine, dénonce-t-il. "Il faut donner à monétiser sa cinquième semaine si on veut avoir une augmentation de salaires", regrette encore le président de la CFTC, "parce qu'on comprend bien que les augmentations de salaires au niveau des entreprises seront encore très faibles cette année".