Ligue des champions : une qualification en finale historique et acquise à la sueur du front pour le PSG
La transformation du Parc des Princes en volcan incandescent, puis les célébrations improvisées dans les rues de Paris ont montré la dimension historique de la qualification du PSG pour la deuxième finale de Ligue des champions de son histoire, mercredi 7 mai. Cinq ans après y avoir goûté dans un contexte feutré, à huis clos, au terme d'un tournoi joué sans confrontations aller-retour, le club de la capitale s'est qualifié dans les règles de l'art. "On est très fiers, on a montré qu'on était une grande équipe", s'est enhardi le président Nasser Al-Khelaïfi après avoir mis fin au parcours d'Arsenal.
Il aura fallu attendre 14 ans de gouvernance qatarienne pour qu'il y parvienne. Même l'observateur le plus critique éprouvera les plus grandes peines pour trouver quelque chose à redire sur le parcours de cette équipe, dont les détracteurs, qui étaient majoritaires, sont aujourd'hui en voie de disparition. Critiquée pendant des années pour sa dépendance aux exploits de stars déconnectées, voire antipathiques, elle a appris à jouer en équipe, offensivement et défensivement, depuis l'arrivée de Luis Enrique à l'été 2023.
L'apprentissage dans la douleur
Hasard du destin, c'est à Munich, là où la direction du club de la capitale avait acté l'échec de son projet galactique deux ans plus tôt, après une élimination insipide face au Bayern dès les huitièmes de finale, que le Paris Saint-Germain tentera de soulever le trophée qui ne cesse de lui échapper. "Ces expériences sont des cicatrices dans l'histoire d'un joueur, mais ça te fait grandir. Parmi ceux qui viennent d'arriver, certains ne savent pas à quel point c'est difficile d'arriver ici", a insisté le capitaine Marquinhos, de toutes les campagnes de C1 depuis la saison 2013-2014.
Du chemin, le PSG en a parcouru. Il s'est relevé de la remontada de 2017, de l'effondrement contre Manchester United en 2019 et de la finale perdue contre le Bayern en 2020. Cette saison n'a pas échappé à la règle. Paris a encore connu le chaos. Après en avoir eu une peur panique, le club parisien a compris qu'il était inévitable. Virtuellement éliminé dès la phase de ligue, alors que seulement huit des 36 participants devaient passer à la trappe, il a fini par retrouver son efficacité au début de l'hiver, porté par un Ousmane Dembélé transfiguré depuis son replacement en faux n°9 (33 buts cette saison).
"Au fil de la compétition, j'ai toujours défendu mon équipe. En dehors de l'efficacité [en phase de ligue], les statistiques ont toujours montré qu'on était une des meilleures équipes d'Europe."
Luis Enrique, l'entraîneur du PSGen conférence de presse
C'est à la sueur du front, et non sans quelques frayeurs, qu'il s'est frayé un chemin jusqu'en finale. Il a débuté sa tournée anglaise en renversant Liverpool, la meilleure équipe du premier tour et l'une des favorites à la victoire finale, sur sa propre pelouse en huitièmes de finale. Il a ensuite endigué un début de naufrage contre Aston Villa, et résisté à l'impact d'une équipe d'Arsenal à son niveau en demi-finales.
Contrairement à son parcours jugé clément en 2020, qui l'avait vu éliminer Dortmund, l'Atalanta et Leipzig pour atteindre sa première finale, celui de 2025 était particulièrement corsé en phase à élimination directe - en plus d'avoir croisé Arsenal, Manchester City et l'Atlético de Madrid dès la phase de ligue. "Le fait d'avoir eu un tirage aussi complexe a permis à mon équipe de grandir et de s'améliorer", a apprécié Luis Enrique mercredi soir.
Il lui reste encore une marche à gravir. Et quelle marche ! L'Inter a envoyé un message au monde du football au terme d'une demi-finale de légende face au Barça : il ne faut jamais l'enterrer. Interrogé sur le niveau de cet adversaire que le PSG n'a jamais croisé en compétition officielle, Luis Enrique a évoqué une équipe avec "une mentalité très forte", "dominante sur les coups de pied arrêtés" et avec "davantage d'expérience". Il a un peu plus de trois semaines pour concocter son plan et tenter d'imiter l'OM, seul club français sacré en C1, en 1993. C'était d'ailleurs à Munich, déjà face à une équipe milanaise.