Une famille qui a tout sacrifié pour sa carrière
Comme bon nombre de Brésiliens, Igor Guilherme Barbosa da Paixão a le football dans le sang. Une passion qu’il exerce d’abord avec sa famille à Macapá, une ville située à l’embouchure de l’Amazone où vivent plus de 400 000 âmes, puis à Curitiba, 2 800 kilomètres au sud, dès l’âge de 14 ans : «Mon père m’a inscrit à des stages d’essai dans plusieurs clubs, dont Corinthians, Flamengo, Santos et Curitiba. Je me suis entraîné dans chacun d’eux. Finalement, j’ai pris l’avion pour Curitiba, j’y ai fait deux séances d’essai et, Dieu merci, tout s’est bien passé», expliquera-t-il plus tard. Ses parents, sa sœur et sa cousine le rejoindront ensuite jusqu’à son départ pour les Pays-Bas contre 4,5 millions d’euros. Désormais, ce grand fan de Ronaldinho a la Seleçao en ligne de mire. Carlo Ancelotti l’a déjà inclus dans sa première pré-liste pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2026 en juin dernier. «Mon plus grand rêve est de jouer pour l’équipe nationale brésilienne. Ma famille et moi travaillons d’arrache-pied pour y parvenir», assure le principal intéressé.
Le Milan AC, Benfica ou encore Manchester City à son tableau de chasse
À tout juste 25 ans, cet ailier de poche (1m68) est rompu aux joutes Européennes. Champion des Pays-Bas avec le Feyenoord Rotterdam en 2023 et vainqueur de la Coupe et de la Supercoupe en 2024, il sait se montrer décisif lorsque la pression augmente, d’où sa valeur très élevée (35 millions selon le site spécialisé Transfermarkt). Rien que sur la saison écoulée, le Brésilien a accroché le Milan AC, Benfica ou encore Manchester City à son tableau de chasse. En mars, il s’est même offert un chef-d’œuvre face à Twente en Eredivisie avec un triplé et deux passes décisives dans une victoire 6-2 à l’extérieur. De quoi faire gonfler ses statistiques à 18 buts et 14 passes décisives en 46 matches toutes compétitions confondues. Aligné en «faux pied», c’est-à-dire à gauche alors qu’il est droitier, Paixão brille par son sens du dribble et sa vitesse dévastatrice. Il est également capable de distiller des bons ballons, notamment sur coup franc (2 de ses 4 passes décisives en Ligue des champions l’ont été sur coups de pied arrêtés). Une vraie valeur ajoutée pour le deuxième de la dernière saison de Ligue 1.
Passer la publicitéEn lice pour être élu meilleur joueur de la saison d’Eredivisie
Luuk De Jong, Noa Lang, Ivan Perisic… Le championnat des Pays-Bas regorge de talent, particulièrement au sein du «Big Three» formé par l’Ajax Amsterdam, le PSV Eindhoven et le Feyenoord Rotterdam. Igor Paixão a intégré le dernier cité en 2022. Après deux saisons couronnées de succès (voir plus haut), le club a connu un grand chamboulement avec le départ de l’entraîneur Arne Slot pour Liverpool et la difficile succession par Brian Priske. Dans ce contexte, le natif de Macapá a réalisé la meilleure saison statistique de sa carrière, ce qui lui a permis d’être en lice pour recevoir le titre de meilleur joueur de la saison d’Eredivisie. «Paixão rayonne de joie. C’est un plaisir de travailler avec lui. Il travaille dur, il est facile à entraîner et ouvert à tout. Igor a tout ce qu’on recherche chez un joueur, mais surtout, il a des qualités incroyables », a salué Van Persie, de retour dans son club de cœur en tant qu’entraîneur dès le mois de février dernier après un début de saison contrastée de «de trots van Zuid» («la fierté du Sud»), le surnom du Feyenoord Rotterdam.
Un 26e brésilien à l’OM
S’il existe une longue tradition de joueurs brésiliens passés par le grand rival parisien, l’Olympique de Marseille n’est pas en reste avec quelques illustres prédécesseurs. Le plus récent d’entre eux reste Luis Henrique, transféré à l’Inter Milan pour 23 millions d’euros hors bonus après une saison réussie l’an dernier. Avant lui, il y a eu notamment Luiz Gustavo, patron du milieu phocéen pendant deux saisons (2017-2019), Vitorino Hilton, l’homme aux plus de 500 matches en Ligue 1, ou encore Sonny Anderson, Carlos Mozer et autres Jairzinho… Bref, en cas d’arrivée sur les bords de la Méditerranée, Igor Paixão serait assurément en bonne compagnie. Nul doute que la ferveur marseillaise ne lui fera pas peur, son nom pouvant se traduire par «passion» en Portugais.
Un joueur qui pourrait devenir la recrue la plus chère de l’histoire de l’Olympique de Marseille
Le 17 octobre 2016, le champion d’Europe 1993 basculait dans une nouvelle ère avec l’arrivée à la tête du club de Frank McCourt après 20 de règne de la famille Dreyfus. Assurément ambitieux, l’Américain a mis la main à la poche pour offrir à ses supporters le droit de rêver à nouveau. S’il y a bien eu une finale de Ligue Europa en 2018, le bilan comptable reste bien maigre et le Top 5 des recrues les plus chers de l’histoire de l’OM regorge de flops en tous genres. On peut notamment citer le Portugais Vitinha, n°1 de ce classement, recruté à l’hiver 2023 contre un chèque de 32 millions d’euros et appelé à devenir le buteur tant attendu par les dirigeants olympiens.
Il a finalement été prêté puis vendu au Genoa la saison suivante, tout comme Kevin Strootman qui avait coûté 25 millions d’euros hors bonus à l’OM en 2018. Enfin, il y a eu le passage éclair d’Elye Wahi, acheté 27 millions d’euros à Lens l’été dernier et revendu pour une somme quasiment équivalente à Francfort l’hiver suivant. Reste Dimitri Payet en janvier 2017 pour son retour au club après un passage par West Ham. Le Réunionnais a coûté 29 millions d’euros mais il a laissé une trace indélébile aux supporters ciel et blanc. Pour Mason Greenwood, exfiltré de Manchester United l’été dernier contre 26 millions d’euros, tout reste à faire alors qu’il pourrait former un duo de feu avec Paixão.