Neuf mois après le verdict du procès de Mazan, l’heure est au bilan. « Dominique Pelicot n’aurait pas dû être accusé de viol mais de tentative de féminicide », affirme Anne-Cécile Mailfert, présidente et co-fondratrice de la Fondation des femmes.
Le procès, commencé en septembre 2024, a été un tournant majeur pour les affaires de viols, notamment conjugaux. 51 hommes, dont le mari de Gisèle Pelicot étaient jugés. « Il y avait des enjeux politiques, sur la manière dont le gouvernement aurait pu récupérer ce procès pour témoigner sur les violences faites aux femmes et sur la manière dont il fallait les traiter. Ça a été une déception », déplore Élodie Tuaillon-Hibon, avocate et militante féministe.
L’inceste, grand absent du procès
À la suite de ce procès, la fille de Gisèle et Dominique Pelicot, Caroline Darian, a déposé plainte contre son père pour abus sexuels. Lors de l’audience, elle a affirmé être également une victime.
Des clichés d’elle, dénudée et inconsciente, pris à son insu, avaient été retrouvés par les forces de l’ordre. dans les centaines de fichiers à caractères sexuels découverts sur les ordinateurs de son père. « Le procès a eu un retentissement énorme. Mais j’attendais des réponses sur mon géniteur. Trois mois et demi de procès n’ont pas suffi à le faire parler », a-t-elle déploré, entre deux tonnerres d’applaudissements.
Une prise de conscience de la banalité des violences sexistes et sexuelles qui fait pourtant l’impasse sur l’inceste. « La drogue du violeur, le GHB, ce n’est que 5 % des cas de soumission chimique. La plupart du temps ce sont les médicaments de la pharmacie de la maison, que Dominique utilisait pour endormir son ex-femme et sans doute pour m’endormir, moi », a-t-elle conclu.
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