Un gestionnaire de prisons privées bondit en Bourse après la victoire de Donald Trump

Le gouvernement fédéral américain a largement confié la détention des sans-papiers à des sociétés pénitentiaires privées. POOL / Getty Images via AFP

Le discours anti-migratoire de Donald Trump a poussé les investisseurs à s’arracher les titres de cette entreprise spécialisée dans la rétention de sans-papiers.

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Le malheur des uns fait le bonheur des autres. L’adage est connu et se confirme. Pendant sa campagne, Donald Trump n’a cessé de promettre une guerre sans merci à l’immigration illégale. Une menace pour les millions de sans-papiers qui travaillent aux États-Unis mais une aubaine pour le groupe privé GEO qui a fait de la rétention d'immigrés son fonds de commerce. Et les investisseurs ne s'y trompent pas. L'entreprise cotée à New York a vu son cours bondir de 42% après les résultats de l'élection américaine ce mardi 5 novembre. 

Au cours des trois dernières décennies, le gouvernement fédéral a largement confié la détention des sans-papiers à des sociétés pénitentiaires privées. Sous le premier mandat de Donald Trump, l’United States Immigration and Customs Enforcement (ICE), l’agence fédérale en charge de la police aux frontières, a vu son budget augmenter de 50 %. 40 contrats ont notamment été signés pour la construction de nouveaux centres de rétention, principalement à la frontière avec le Mexique. Et la tendance ne devrait pas s’inverser avec ce nouveau mandat. À peine les résultats de l’élection publiés mercredi 6 novembre, Karoline Leavitt, responsable presse de Donald Trump, insistait de nouveau en affirmant que le 47e président américain lancerait dès le premier jour de sa mandature la «plus grande opération d'expulsion massive» de sans-papiers.

Cette détermination ferait les affaires de GEO Group. En 2022, l’entreprise qui possède déjà une cinquantaine de centres de rétention a touché 1,05 milliard de dollars grâce aux seuls contrats avec l'ICE, soit 43,9 % de son chiffre d'affaires total (2,4 milliards de dollars). Et pour être sûr de se tailler une part du lion, GEO Group a mis les petits plats dans les grands. Sous l'administration Trump, l'entreprise a dépensé plus de 6 millions de dollars en frais de lobbying auprès de l’État fédéral avant de réduire la voilure pendant le mandat de Joe Biden. Depuis le début de la campagne en janvier 2024, GEO a remis la main au portefeuille pour soutenir le candidat républicain à hauteur de 690.000 dollars (environ 640.000 euros) selon les chiffres dévoilés par l’ONG OpenSecrets. Un investissement qui pourrait bien porter ses fruits si Donald Trump tient ses promesses.