Relations entre la France et l'Algérie : Emmanuel Macron recadre le gouvernement et appelle à "engager un dialogue" avec Alger

Alors que les relations diplomatiques s'érodent entre Paris et Alger, Emmanuel Macron a affiché un désaccord avec son gouvernement sur ce dossier, et plus particulièrement avec la ligne tenue par le ministre de l'Intérieur, Bruno Rétailleau et le Premier ministre, François Bayrou. Cité par Le Figaro lundi 3 mars, le président de la République a martelé sa volonté d'"engager un dialogue exigeant et respectueux" avec Alger, alors que ministre de l’Intérieur ne cesse de réclamer un durcissement du "rapport de force".

"C’est ensemble que l’on peut faire des choses intelligentes pour les deux côtés", a assuré le chef de l'Etat au quotidien.

"L’accord de 1968, c’est le président de la République"

Cette mise au point d'Emmanuel Macron survient alors que le Premier ministre s'est exprimé sur l’accord de 1968 qui donne aux Algériens des facilités de circulation en France. "Si l’accord n’est pas respecté, l’accord sera dénoncé", avait déclaré le chef de gouvernement, après l’attentat commis à Mulhouse par un Algérien sous OQTF dont l’expulsion a été refusée aux autorités françaises. Le ministre de l'Intérieur souhaite quant à lui revoir cet accord, qu'il estime "daté et déséquilibré"."L’accord de 1968, c’est le président de la République", a ainsi corrigé Emmanuel Macron dans les pages du quotidien.

"La sécurité des Français est au-dessus de tout", a encore déclaré le chef de l'Etat au Figaro. "L’attentat de Mulhouse était un vrai cas de dysfonctionnement", a-t-il ajoutant, assurant vouloir "des résultats". "Il faut que tous les gens identifiés comme dangereux soient repris. Et il faut que l’Algérie prenne ses responsabilités sur la situation de [l'écrivain franco-algérien] Boualem Sansal", emprisonné depuis novembre en Algérie.