Le Canada retire des droits de douane sur certains produits américains
Nouvel épisode dans le feuilleton Ottawa-Washington sur les taxes. Le Canada va retirer les droits de douane jusqu'ici imposés aux produits américains respectant les conditions du traité de libre-échange nord-américain (Aceum), a annoncé le Premier ministre Mark Carney, vendredi 22 août, un geste répondant aux exemptions accordées en début de mois par Washington sur des produits canadiens. Il avait échangé la veille au téléphone avec Donald Trump.
Cette décision a été saluée par le président américain, interrogé quelques instants plus tard par la presse à la Maison Blanche. "Il retire ses mesures de représailles, j'ai trouvé cela sympa. Nous aurons prochainement un autre échange téléphonique", a déclaré Donald Trump, qui a ajouté "beaucoup apprécier" Mark Carney. Selon le Premier ministre canadien, les récents cadres de négociations en vue d'accord commerciaux signés par Washington avec plusieurs de ses partenaires, dont l'Union européenne et le Japon, sont avant tout une manière "d'acheter un droit d'accès à la première économie mondiale".
Pour le Canada, qui n'a pas encore pu s'entendre avec son voisin, le taux effectif moyen appliqué aux produits canadiens se situe à 5,6%, car "85% de nos produits ne sont pas taxés", dans la mesure où ils partent aux Etats-Unis dans le cadre de l'Aceum, a-t-il souligné. Donald Trump a en effet appliqué 30% de droits de douane aux produits canadiens, mais en accordant une exemption à la quasi-totalité des produits entrant aux Etats-Unis conformément aux dispositions de l'accord de libre-échange.
Cette exemption a été maintenue début août lors de l'entrée en vigueur des droits de douane présentés par le président américain comme étant "réciproques". Un geste qualifié d'essentiel par Mark Carney, et qui explique la volonté d'Ottawa d'appliquer à son tour la même exemption à compter du 1er septembre. "Il y a un temps pour chaque chose dans le match (...) Nous étions d'abord dans l'obligation de jouer physique durant la première mi-temps pour envoyer un message", a-t-il ajouté, soulignant que son gouvernement est désormais concentré sur la signature d'un accord qui offrirait un bénéfice à long terme à l'économie canadienne.