Gouvernement Bayrou : Marine Le Pen se félicite d’ouvrir le bal des concertations et d’être « écoutée »
Comme un air de déjà-vu ce lundi 16 décembre. Après les « consultations » d’Emmanuel Macron avant la désignation vendredi du nouveau premier ministre François Bayrou, ce dernier lance à son tour… des consultations. S’il s’agit cette fois de composer un gouvernement « avant noël » et de tenter de consolider la majorité relative à l’Assemblée, le Rassemblement national, exclu la semaine dernière, a reçu pour ce lundi son carton d’invitation.
Sous couvert de recevoir les groupes parlementaires par ordre d’importance numérique, c’est même l’extrême droite qui a ouvert le bal dans la matinée. Marine Le Pen se frotte les mains. Elle qui depuis quelques jours multiplie les pirouettes, renvoyant d’un côté toutes les autres formations à un « système politique qui feint le désaccord » et auquel seule l’extrême droite s’opposerait, et excluant de l’autre une « censure a priori » pour réitérer l’expérience Barnier qui, lui, a multiplié les concessions.
Pour faire bonne mesure, la cheffe de file des députés RN a salué à l’issue de son entretien avec le nouveau premier ministre une « méthode plus positive » que son prédécesseur, qu’elle avait accusé de la recevoir trop tardivement.
Sécurité et immigration, Le Pen déroule ses obsessions
Elle s’est en outre félicitée d’avoir été « écoutée ». « Mais c’est un peu tôt pour dire si nous avons été entendus. Je suis rassuré par des actes, nous verrons bien comment ça se passera », a-t-elle ajouté pour maintenir la pression, martelant ses attentes.
À savoir « ne pas voir s’aggraver les problèmes de pouvoir d’achat » dont le RN se prétend le défenseur tout en s’opposant aux mesures de justice sociale défendues par la gauche, ou encore « s’attacher à trouver des solutions sur la très grave crise sécuritaire qui secoue notre pays, ainsi que l’immigration » sur laquelle Michel Barnier avait promis une nouvelle loi en plus de la mise à mal de l’Aide médicale d’État.
Quant à la proportionnelle aux législatives, défendue de longue date par François Bayrou, Marine Le Pen en fait un terrain d’entente potentielle. « C’est un chantier qui devrait être, juste après le budget, une priorité pour permettre à l’ensemble des Français d’être représentés », a-t-elle plaidé. La présidente du groupe RN de l’Assemblée a également « exprimé des réserves » concernant « un certain nombre de personnalités » qui pourraient siéger au Conseil des ministres et a profité de l’occasion pour casser du sucre sur le dos de la gauche.
Elle a associé la proposition de la gauche de ne pas censurer le gouvernement si celui-ci n’utilise plus le 49.3, à des « tractations indignes » qui « dévalorisent la classe politique ». « Personne ne doit renoncer à aucun des outils qui nous ont été donnés par la Constitution (…) on fait le choix de l’utiliser ou de ne pas l’utiliser », a-t-elle critiqué alors qu’il s’agit d’une tentative pour la gauche de permettre le respect du processus démocratique à l’Assemblée quand lors de l’examen du budget ses amendements pourtant voté ont tous été balayés par le gouvernement Barnier.
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