Rachida Dati sera jugée pour corruption en septembre 2026, six mois après les municipales à Paris

En 2026, Rachida Dati pourrait remporter la mairie de Paris puis être condamnée pour corruption et trafic d’influence dans la foulée. Sept ans après l’ouverture d’une information judiciaire, la ministre de la Culture démissionnaire devra en effet faire face à ses juges, en septembre 2026, aux côtés de l’ex-patron de Renault-Nissan Carlos Ghosn, dont la présence apparaît néanmoins fort hypothétique puisque visé depuis avril 2023 par un mandat d’arrêt.

En étant convoquée dans près d’un an devant le tribunal, la candidate des Républicains à Paris voit s’éloigner la sombre perspective d’un procès en pleine campagne municipale, ou immédiatement après. Le scrutin doit en effet avoir lieu six mois plus tôt, les 15 et 22 mars. « ll est profondément regrettable que ce scrutin pourtant fondamental pour l’avenir des Parisiennes et des Parisiens se déroule sans que cette affaire n’ait été tranchée par la justice, a réagi le porte-parole du PCF Ian Brossat, par ailleurs lui-même candidat à Paris. C’est la sincérité-même du scrutin qui s’en trouve affectée. De fait, les Parisiennes et les Parisiens voteront à l’aveugle sans savoir si Madame Dati pourrait aller au terme de son mandat si par malheur elle devait remporter l’élection. »

Rachida Dati doit être jugée pour recel d’abus de pouvoir et d’abus de confiance, corruption et trafic d’influence passifs par personne investie d’un mandat électif public au sein d’une organisation internationale, en l’espèce le Parlement européen. Elle conteste l’ensemble des charges.

900 000 euros pour des conseils

Elle est soupçonnée d’avoir perçu 900 000 euros entre 2010 et 2012 pour des prestations de conseil actées dans une convention d’honoraires signée le 28 octobre 2009 avec RNBV, filiale de l’alliance Renault-Nissan, mais sans avoir réellement travaillé, alors qu’elle était avocate et députée européenne (2009-2019).

Les juges qui ont instruit le dossier estiment que l’activité de Rachida Dati au Parlement européen « s’apparente à du lobbying », ce qui « paraît incompatible tant avec son mandat qu’avec la profession d’avocat ».

Après l’annonce de son renvoi devant le tribunal correctionnel, fin juillet, Rachida Dati avait assuré de la réalité de son travail d’avocate et contesté tout lobbying au Parlement européen. « Président du plus grand groupe industriel automobile au monde, président des constructeurs européens, vous pensez que Carlos Ghosn avait besoin de moi ? », avait-elle ironisé.

L’ancien patron de Renault-Nissan, 71 ans, doit pour sa part être jugé pour abus de pouvoir par dirigeant de société, abus de confiance, corruption et trafic d’influence actifs. Celui qui possède les nationalités libanaise, française et brésilienne est établi au Liban depuis fin 2019 après avoir fui le Japon.

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